Tandis que je contemplais l’orbe crasseux s’enliser dans les profondeurs d’une flaque salée bleu-fade vénérée par les idiots, j’ai noyé le monde sous un déluge, consumant ma vie de quelques minutes serviles. Je vous ai tué, tous, jusqu’au dernier, et derrière le rideau chatoyant de la culotte de la faucheuse, Dieu ne reconnut pas les siens.
J’ai érigé la paix par la guerre, j’ai soldé tous les comptes par la ruine, j’ai brûlé le monde dans un déluge de vide. Vos instants inutiles à jamais perdus, englués dans la viande froide de vos rêves pathétiques. Aujourd’hui, j’ai anéanti toute trace d’humanité de la surface de mes globes oculaires et dansé avec les vers pour le grand banquet d’armageddon.
Le néant pleure des larmes d’un trop plein rouge sang et s’étale sur une feuille de papier vorace de vide. Au fond des vacuités dévorantes, quelque chose d’horrible avait germé, quelque chose de sombre, de sale, de répugnant. J’ai tué le peuple, j’ai tué les faibles, j’ai tué Dieu sous le regard amusé d’un Dictateur craquelé à l’agonie. J’ai fermé des yeux bleus ciel carbonisés par l’orbe crasseux, et du fond des abysses, Dieu ne reconnut pas les siens. Les justes, les purs, les ratés, les ordures, tous égaux devant l’inévitable, devant ma haine passive, devant la mort.
J’ai ouvert les yeux, le monde venait de réapparaître, je suis seul au fond de l’abysse. Le silence ne trouve de sens que dans le néant, dans le vide, dans l’esprit. Vous êtes tous morts, mais vous l’ignorez.
La réponse est oui.
Je vois bien la nouvelle dimension donnée à cette encre et... elle d'une ampleur, d'une ampleur [............]. La case reste à remplir, le choix des mots restant vaste.