Je pense que les néophytes comme les anciens lecteurs l’auront compris, je hais beaucoup de chose. Ce qui leur échappe souvent, c’est que cette haine se veut avant tout humoristique, ou mon humour se veut haineux, peu importe, l’un ne va pas sans l’autre. Mais voyez vous, il y’a quelque chose que je hais profondément, et réellement… Sans rire.
S'il y'a bien une personne, pour qui j'éprouve une haine sans bornes (en dehors des hippies) c’est cet espèce de malade mental qui, un jour, devant son ordinateur, trouva qu’il serait de bon ton de créer une encyclopédie gratuite accessible à tous sur le net, et à laquelle chacun pourrait participer. Outre son côté fourre tout à informations parfois sujettes à caution et son aspect gentiment utopique qui veut que l’Homme partage sa connaissance quand on sait qu’il a surtout tendance à partager sa connerie, Wikipedia, c’est un instrument de torture. Le MAL à l’état brut. Wikipedia, c’est un truc dont se servent les chinois pour torturer les tibétains.
Non mais sérieusement, vous y êtes tous allé au moins une fois sur cette merde ? De nos jours, si vous avez une question qui vous obsède, inutile de demander à un proche ou d’ouvrir un bouquin. Souvenons nous que Google et notre ami, et que Wikipedia est le sien.
Et c’est là, à cet instant précis, que tout bascule. Tu pénètres Wikipedia (très fort), et tu entames la lecture de l’ultime réponse, tu la bois comme du nectar tellement c’est complet (et pompeux), arrivé à la deuxième ligne, tu tombes sur un mot bleu, surligné, qui te mène, lui, à un autre article. Ceci s’appelle un lien. Et puisque si tu lis l’article de départ, c’est bien pour te documenter d’une façon complète sur un sujet dont tu ignores tout, tu te dis donc que ce mot linké doit bien te déverrouiller une notion (Un pouvoir spécial de niveau supérieur quoi) qui te permettra d’accéder à la connaissance, une clef, qui te permettra de reprendra la lecture de ton article afin d’arriver au terme de ta quête. Tu lis donc le nouvel article avant de continuer le premier, qui te pose les bases d’un mot ou d’un concept étranger. De toute façon il n’y a qu’une dizaine de lignes. Tes points de connaissance ayant considérablement augmentés, tu t’en retournes affronter le sujet principal de tes interrogations.
Tu reprends tranquillement la lecture là où tu t’étais arrêté, et dix lignes plus loin, tu tombes à nouveau sur un lien qui te mène vers un nouvel article… Celui là, tu décides de passer outre, mais tu t’aperçois, en continuant ta lecture, que la suite de la phrase fait directement référence à l’article que tu as refusé de lire, alors tu ouvres un nouvel onglet, pour déverrouiller de nouvelles capacités… Le calvaire ne fait que commencer, car contrairement au premier lien, ce lien mène à un article aussi complet que l’article principal, et il y’a tout plein de liens dans celui-ci aussi. Au bout de deux heures, tu as consulté tous les liens de ce nouvel article, ainsi que les articles linkés dans ceux préalablement linkés. Après avoir bien digéré toutes ces informations, tu retournes lire l’article du début, qui va répondre à ta question. Tu refermes donc tous tes onglets, excepté le tout premier. Ca fait trois heures que tu es la dessus, et de ta grande réponse, tu n’as seulement assimilé que les dix premières lignes. Treizième ligne, tu tombes sur un nouveau lien. Tu commences à t’automutiler au tesson de bouteille.
Après une crise de nerf digne d’une femme sous anabolisant un jour de soldes, tu entames donc la lecture de ces nouvelles données, afin d’être certain de pouvoir bien comprendre tout ce qu’on te dit dans le premier article, parce que tu voudrais pas rater cette chance unique de connaître la vérité, d’accéder à la connaissance. Une nouvelle fois, un nouvel article complet, bourré de liens qui mènent à d’autres articles tout aussi complet et tout aussi farcis de liens. Après avoir ouvert deux milles six cent quarante sept liens et en avoir intégré le contenu, tu t’en retournes à ton premier article. Vingt quatre heures se sont écoulées. Tu as lu treize lignes. Et trois mots plus loin tu retombes sur un nouveau lien. Tu envisages sérieusement le suicide comme alternative à ton problème. Et s’en suit à nouveau une série d’articles, de liens, d’articles, de liens et ainsi de suite. Après l’ouverture d’environ quatorze mille huit cent cinquante trois liens et à peu près autant d’articles (de tailles variables) consultés, soixante douze heures se sont écoulées. Ta famille te croit disparu, tes amis te pensent mort, ta petite ami te croit volage et infidèle même. Toi, tu es devant ton ordinateur, le regard terne, tu sens mauvais, tu allumes le filtre brûlé d’une cigarette, le même depuis douze heures environ. Devant toi, une page internet, une multitude d’onglets ouverts dans ton navigateur. Tu n’as toujours pas la réponse à ta question, d’ailleurs, tu ne sais même plus sur quel sujet tu te documentais à l’origine. Ton cerveau, surchargé par le poids de tant de connaissance absorbée aussi vite et sans interruption, à fondu et perdu la moitié de ses capacités. Et c’est psychologiquement brisé par des heures de tortures que tu retournes enfin à la vie réelle, où rien ne sera jamais plus comme avant.
(Attention, de terribles et machiavéliques liens wikipediesques se sont glissés dans cet article dans le but de vous égarer. Ne consultez surtout pas les mots en gras)
Grâce à toi je sais tout sur Bernard Menez, les poux du pubis, l'UMP et autre tumeur. :)
(Et encore tu n'as pas abordé le sujet de ça : http://desencyclopedie.wikia.com/wiki/Accueil il faut lire l'article sur le poney)