J'ai comme une envie de chier et de vomir, je commence à transpirer,
et je ne peux pas quitter le P.C des yeux, ce qui semble être le cas de
tout le monde. La tension devient plus palpable encore, lorsque le psy
l'allume sous nos yeux avides.
Encore une fois, chacun est invité à prendre la parole.
C'est Samuel, un jeune trou du cul, qui commence.
« Ben au début j'ai commencé par Counter Strike, Half
Life, et sans m'en rendre compte, au bout de quelques mois après
l'obtention de mon P.C, je passais mes journées sur…w…world of
warcraft… » Samuel se met alors à pleurer, tandis que je
ricane en le traitant de looser, ainsi qu'en ponctuant chacune de ses
interventions par « ‘spèce de drogué ». On m'invite à fermer
ma gueule par une piquouze de tranquillisants, ce que j'espérais,
pour que le gamin continue son histoire déchirante.
« J'allais même plus en cours, alors ma mère m'a confisqué mon
P.C,
- Looser !
- …et rapidement mon entourage m'a tourné le dos…
- Roh le looser !!
- … vu que j'passais mon temps à squatter chez eux pour jouer à world of
warcraft.
- ‘spèce de drogué !
- …Un jour j'ai tenté de voler un ordinateur la nuit au lycée, mais je me suis
fait pincer, et on m'a envoyé ici. » Il éclate à nouveau en sanglots,
puis, tandis que tout le monde applaudit, je le traite encore de looser
et de tarlouze.
Vint ensuite le tour de la grosse moche, dont je n'ai pas souvenir du
prénom, d'ailleurs je m'en fous.
« Moi je….
- T'es grosse, moche et t'es une droguée à l'internet ainsi qu'à l'ordi, on sait.
T'as pas de vie sociale parce que personne ne veux t'approcher, alors t'es
devenue cyber-dépendante et tu t'es mise à passer ta nuit sur les tchats
dans l'espoir de trouver quelqu'un.
- Groumf, taisez vous ! Vous ne connaissez rien de la vie de cette
pauvre femme.
- Mais docteur, il a raison… c'est bien ce que j'allais dire…
- Vous la grosse, on ne vous a pas sonné ! Vous aviez dit ce que vous
aviez à dire, maintenant on l'applaudit, elle se rassoit, et on passe au
suivant ! »
Sous les injonctions agressives du psy, la grosse s'assied et
éclate à son tour en sanglot sous les applaudissements hésitants des
participants. Tandis qu'on m'administrait à nouveau des sédatifs, le dépravé
suivant se préparait à chanter son couplet misérabiliste.
Il porte
un costume de petit comptable, il est mal rasé et porte une alliance.
Sa cravate est toujours aussi mal mise qu'à chaque séance, ainsi, avant même
qu'il ne commence, je l'interromps.
« T'es marié et père de famille, t'as fait fumé ta carte bancaire
en visitant des sites de cul et de zoophile, alors ta femme t'as envoyé ici. »
Comme les deux autres avant lui dans des circonstances similaires, l'homme se
rassied, il pleure un bon coup, on l'applaudit, on me refile à nouveau des tranquillisants.
Le psy commençait à perdre son sang froid.
Le défilé, lui, continue, et à chaque intervenant, je taille
des shorts. Si bien qu'à la fin de la séance, quand vient mon tour,
je suis trop tranquillisé pour parler. Un œil mal exercé pourrait croire
que je dors, mais il n'en est rien : en fait, je trompe l'ennemi.
Et pendant ce temps là tout le monde pleure, le psy fulmine et
annonce la fin de notre séance de groupe.
Lors de la séance suivante, il accélère la cadence, et au lieu de me
demander de parler, il nous dévoile directement l'ultime étape de la
thérapie. Chacun doit éteindre l'ordinateur qui se trouve dans la salle.
Aucun d'entre nous ne s'en sentait le courage, aussi le psy nous
annonça qu'on ne pouvait nous garder plus longtemps, pour des raisons de budget
et de manque de places, et que grâce à mes interventions, la thérapie
s'avéra être un échec cuisant pour chacun d'entre nous. Ce tripatouilleur
de neuronnes signa pour chaque participant une autorisation de sortie,
et alors que je me dirigeai vers la porte nous séparant du monde extérieur, il
m'interpella...
« Vous ne savez certainement toujours pas comment vous vous êtes
retrouvé ici.
- A dire vrai je m'en fiche un peu, par contre si on pouvait me faire une
petite injection de tranquillisants de plus, je recouvrerais peut être la
mémoire. »
Le psy ricane et continue.
« Votre P.C est tombé en panne, et vous passiez tellement de
temps dessus que vous avez été victime d'une crise de manque fulgurante au bout
de quelques heures seulement passées sans pouvoir toucher votre ordinateur. On
suppose, d'après les témoignages de vos voisins, que vous avez eu une violente
dispute avec ce dernier, et voyant qu'il restait sourd et muet à vos menaces,
vous l'avez tué d'un coup de masse. Ivre de douleur et en plein délire, vous
êtes alors sorti nu sous la pluie en brandissant un disque dur, et c'est ainsi
que la police vous a trouvé, avant de vous envoyer ici.
Lorsque vous rentrerez, vous serez revenu au point de départ, et vous
contemplerez les vestiges de vos frasques de drogués en craignant la prochaine
crise de manque ! Hahahahaha ! »
Je me dirige vers la pièce ou se tenait nos séances, et j'éteins le P.C,
devant les yeux ébahis du psy qui s'arrête soudain de rire, me
laissant déclarer d'un ton solennel :
« Voyez vous, ça m'a fait un bien fou de me défouler sur mes
compagnons d'infortune, et ces longues semaines passées loin d'un ordinateur
m'ont permis de me sevrer totalement. Je peux partir l'esprit libre. »
Et sous le regard du psy et du soleil couchant, je ressors dignement de
l'établissement où j'étais retenu, où je fus d'ailleurs réintégré pas
moins de 24 heures plus tard, pour régler un problème de dépendance aux
calmants.
Samedi 1er juillet 2006 à 10:58
Commentaires
Par Samedi 1er juillet 2006 à 22:22
le logique tout ça ^^
Par Samedi 1er juillet 2006 à 22:23
le ... sauf Count qui appel quelqu'un d'autre que lui de looser.
Muahahahaha
Muahahahaha
Par Dimanche 2 juillet 2006 à 10:44
le Bah ouais! J'me sens moins seul dans ce cas maintenant! ^^
(Un petit dernier pour la route parce que ça détend avant ce ****** d'entretien...)
Tarlouze!
(Un petit dernier pour la route parce que ça détend avant ce ****** d'entretien...)
Tarlouze!
Par Dimanche 2 juillet 2006 à 14:20
le j'me suis bien tordu sur celle là ; j'adore la chute :'D
Par Vendredi 7 juillet 2006 à 12:48
le Ahaha tres vrai tout ca tres vrai. quelle belle description du monde réel.
Par Lundi 12 décembre 2011 à 14:07
le C'est malin, je suis partie en pleine crise de fou-rire et j'ai dû mettre le client en attente avant de le prendre pour attendre de me calmer ! Merci x')
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‘spèce de drogué !