Mercredi 17 janvier 2007 à 0:43



Il m'est arrivé quelque chose ce soir, comme une envie incommensurable de taper sur mon clavier. D'un côté j'en suis heureux, voici bien longtemps que le temps et le désir me manque. J'aime à penser que c'est cette soif irrésistible qui m'animait à mes débuts, mais il n'en est rien. Il ne s'agit plus de croire, il ne s'agit plus de démontrer, il s'agit de survivre.

Cela m'aura certes demandé un certain temps, mais j'ai fini par comprendre. Si beaucoup de choses ont changé, il est une part de moi, un réceptacle de mes pensées les plus profondes et les plus obscures, qui hurle, qui se débat, qui déborde. J'ai besoin de cette amphore qui outrepasse son potentiel. J'ai besoin qu'elle se fissure et qu'elle éclate. C'est ce qui me rend humain, en fin de compte. Si désormais, j'admets que le chemin que je vante et que j'emprunte soit somme toute personnel, que la vérité que j'énonce, ne soit valable que pour moi seul, j'accepte volontiers celle qu'emprunte mon prochain, sans pour autant suivre cette voie moi aussi. Avec l'âge, on devient soit mystique, soit sage, j'ai préféré la sagesse.

C'est sans équivoque et sans concession, c'est une des raisons pour lesquelles j'aime encore la joute d'idées, c'est une des raisons pour lesquelles même ici, j'accorde plus de temps à ceux qui me contredisent qu'à ceux qui me suivent. J'aime le choc de l'acier qui forment les concepts quand vient le carambolage des idéaux.

Tu sais, je suis conscient qu'il existe une ombre au tableau, et que malgré que tu puisses ouvrir ton âme à quelques centaines d'anonymes, mon esprit, qui se trouve au plus proche du tiens, se sente désemparé. Bien que je ne l'accepte pas, je le comprends facilement, et j'aimerai que ce soit un fait analogue pour ce qui est de ce côté de moi que personne ne saurait comprendre si ce n'est moi même. Je te demande de l'accepter et de vivre avec.

Je dois être fort, je dois être sûr, je dois suivre ma logique, car il ne s'agit ici que de raison comme de nécessité.

Remettre en question un point essentiel de mon raisonnement fiche tout mon esprit en l'air, et tout le travail serait à refaire. Je marque la carte de petit cailloux spirituels. Cela peut paraître prétentieux, mais pourtant,  je n'ai jamais eu l'audace de prétendre que le concept qui dirige ma vie est applicable aux autres. Je dois maintenir une certaine cohérence presque mathématique pour être crédible, ne serait ce qu'envers moi, car il persiste au fond de mon âme, une part de mon être qui ne peut se confier qu'a lui même. L'être humain est un édifice fragile, si l'on sape ses fondations, il s'écroule, et pour ma part, j'ai colmaté les brèches depuis bien des lustres, j'entame alors la constructions des niveaux supérieurs, c'est parfois bancal, mais ça ne regarde que moi.

Je dois être fort, je dois être sûr, je dois être adulte. Je dois vivre.

J'ai trouvé le bonheur, mais il ne remplit pas entièrement le néant, et à dire vrai, je n'en attendais pourtant pas autant de ce dernier, c'est donc avec une certaine joie que j'appréhende  ce nouveau stade de mon évolution, mais j'ai besoin de conserver cette bribe de mon ancien moi. C'est dans l'univers fantasmagorique, dans cette réponse à l'existence, dans ce rêve illusoire, que je puise l'essence même de mon art.

La normalité totale signe l'arrêt de mort de ce que tu aimes chez moi.

Je refuse d'apposer ma signature au contrat tacite qui lie mon âme à ces nouvelles données qui font qu'aujourd'hui, je suis heureux, car dans la moelle épinière de celui que je suis se niche la part du souvenir. Je ne peux renier ce que je suis, je dois être en accord avec mes dimensions multiples. C'est une question de survie.  Je ne peux pas oublier.

A toi, a qui j'ai tout donné, je te demande de me laisser une part pour moi. Je te supplie de ne pas m'ôter les délices de mon jardin des supplices car je n'ai pas encore suffisamment souffert pour me pardonner. Je sais que je ne suis plus seul, mais je dois croire que je le suis toujours un peu. Laisse moi me torturer encore un tantinet, je suis presque en paix avec Lui. Je suis presqu'en paix avec Moi.


Par demon le Mercredi 17 janvier 2007 à 1:03
tu sais, si tu veux que ça sorte, vas aux chiottes, je sais pas si t'as essayé ?
Par atom-of-the-end le Mercredi 17 janvier 2007 à 1:09
Par que-vent-emporte le Mercredi 17 janvier 2007 à 9:44
Le sarcasme, la parodie, l'autodérision sont nécessaires pour délégitimer l'ordre des choses et s'enlever l'envie de jouer le jeu. Mais ce n'est qu'une étape.
Pour survivre ? Je dirais vivre, sans hésiter, car la vie est possible quand on a trouvé sur quoi elle peut se construire, non pas La Vérité, mais, simplement, quelque chose qui vaille vraiment la peine.
Jamais l'emprise des illusions n'a été plus forte qu'aujourd'hui. Les vieilles prétentions de la religion étaient si grossières qu'elles provoquaient automatiquement la révolte des esprits forts; les séductions de la consommation, le chantage du pouvoir d'achat, la menace de l'exclusion, la transformation de la vie en spectacle sont autrement plus redoutables. Il est plus difficile de trouver sa voie, un rude sevrage est nécessaire, rude et nécessaire, mais possible.
Par Fog le Mercredi 17 janvier 2007 à 17:00
Tu sais que-vent-empotre , je pense que se trouver une voie est utopiste, et peut-être réducteur. Voir et improviser, c'est tout ce qu'on peut faire. Personnelement, le hasard des réalités me suffit.
Par Morgoth le Mercredi 17 janvier 2007 à 18:36
Je constate que toi au moins tu arrives à mettre des mots à ce que tu ressents. Moi non. Le malaise qui me prend si souvent est tellement colossal et soudain, que rien ne me vient pour le décrire, je me contente juste de l'encaisser comme toujours.
Pour ce qui est du colmatage, j'ai fait et je fais toujours de même, pour construire ces fameux niveaux supérieurs, bien que je ne sache même pas ce qu'ils représentent. Je n'arrive pas à ne serait-ce qu'entrevoir la voie que je veux. Beaucoup ne sont que fantasmes et utopies.
J'éspère néanmoins avoir également trouvé l'élément que tu appelles ici bonheur, mais c'est peut être aussi une utopie...
En tout cas merci, ça m'éclaire un peu sur ces choses que je n'arrive pas à qualifier moi même.
Par Skefrep le Jeudi 18 janvier 2007 à 18:57
Je suis fier d'avoir pu assister à la confidence du grand atom, au sommet de son art. Cette prose arrive pour nous rappeller cette carrière, longue et sûrement difficile, que tu as dû suivre pour en arriver jusque là. Atom, je souhaiterais te dire uniquement deux mots : BRAVO et MERCI

à toi fog : mais qu'est-ce que tu fous à venir sur un blog que tu n'aimes pas ?
Par Fog le Vendredi 19 janvier 2007 à 19:27
Ben je vois 3 hypothèses possibles, je te le laisserais choisir, cher Skefrep :
1-Je suis un imbécile sans aucune logique.
2-Je suis un emmerdeur qui deteste atom-of-the-end.
3-Je suis ironique.
Par Plaiethore le Samedi 20 janvier 2007 à 0:45
Je vote 1-
Par demon le Dimanche 21 janvier 2007 à 11:26
je vote 1 même si ça mérite d'être plus dur... remplaçons sans aucune logique par quelquechose de plus réaliste, je sais pas, genre " j'ai me rendre ridicule et ne suis bon qu'à ça ".
Par Fog le Lundi 22 janvier 2007 à 20:19
Mais je m'en fous que vous foutiez 1 les amis, même si ça part surement d'une bonne intention.
(démon, ta dernière phrase ne veux rien dire " j'ai me rendre ridicule et ne suis bon qu'à ça ". Enfin, je suppose que tu veux dire par là que j'aime passer pour un con. C'est toujours une possibilité, mais c'est un numéro 4 alors parceque si le numéro 1 est d'avoir aucune logique, on ne peut pas avoir aucune logique tout en aimant passer pour con, ça c'est illogique.)
Par Fog le Lundi 22 janvier 2007 à 20:20
votiez *
Par Plaiethore le Lundi 22 janvier 2007 à 23:56
Non, non, Fog. Cela ne part pas d'une bonne intention et tu supposes bien.
Je maintiens mon vote foutieux.
Par joKeR le Jeudi 25 janvier 2007 à 1:36
Ce Fog est décidément un personnage brumeux...

Ou con. C'est selon. Y'a pas de jeu de mot mais au moins tout le monde comprend.
 

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