Bon, ne pouvant décemment pas laisser passer une occasion de souiller une figure internationale de la scène musicale du pauvre, je vais à mon tour parler de l'événement du moment, à savoir la mort de ce ténor qui à lui seul devait bien faire réaliser à mac Donald's la moitié de son chiffre d'affaire. D'abord, petit tour des réactions.
On observe avant toute chose, ce qui est plutôt étrange, que la tristesse semble être de mise. Je me demande pourquoi. On surmédiatise la mort d'un quidam que ni moi ni vous n'avons connu personnellement, je ne comprend pas cette sur-empathie. C'est comme lorsque l'autre con de la star ac' est mort. Certain(e)s ont pleuré. Si Gregory Lemarchal, qui chantait avec une ironie toute inconsciente « Je suis en vie », n'était pas mort, on l'aurait oublié comme tous ces sous produits issues d'émissions poubelles. Mort prématurément ? Non. Il n'y a guère que les fœtus et autres bouts d'humains inachevés qui peuvent se permettre ce luxe. Pavarotti, qui chantait avec une ironie toute aussi inconsciente « con te partiro », n'étant ni un fœtus (trop gros) ni un jeune homme fauché dans la fleur de l'âge, je ne comprends guère ces mollusques qui vont nous marteler les tympans de cette phrase toute faite disant qu'il est parti trop tôt. Mais bordel avec le surpoids d'une baleine hypertrophiée, j'aimerais bien vivre jusqu'à 71 ans ! Alors ensuite, il a rendu accessible un style musical assez particulier au plus grand nombre. Je ne vois pas en quoi. Pour le non-initié Pavarottique que je suis, j'ai toujours entendu les mêmes merdes chantées par bibendum au point que je me demande s'il a fait un single ou une carrière. Il a rendu accessible sa musique à lui, point barre. De là à en faire l'apôtre d'un style musical oublié au fond d'une armoire, c'est un peu fort.
Si on excepte la grenouille de bénitier mère au foyer naviguant dangereusement vers la cinquantaine ou la mémère noyée dans l'ennui de la retraite, son Yorkshire s‘astiquant le manche sur ses bas filés, j'imagine mal sa musique écoutée dans un autre concept que celui de l'état végétatif. Ouais mais voilà, il était gros il était riche il était célèbre, donc sa mort se doit d'être un événement. C'est la toute la dimension de l'homme, un people, une vulgaire starlette. Ce n'est pas son génie musical, sa voix, qui en ont fait l'apôtre de la musique classique (quand on collabore avec les Spices Girls, ont évite de ramener sa gueule en se prenant pour un grand ténor merci bien), c'est juste sa dimension de star qui fait qu'on le pleure, en rendant hommage à un homme qui n'a rien fait d'exceptionnel d'un point de vue lyrique, sauf s'empiffrer. Et ne venez pas me faire la remarque, il n'acceptait pas qu'on plaisante sur son poids je sais, mais il est mort, donc on s'en fout.
Alors comment, comment cet homme sans talent peut il susciter un tel désarrois chez le public international ? Bien que le talent ne soit pas une condition sine qua non pour percer dans le monde de la musique (sinon ça se saurait), je continue à me demander comment…
Il était bon et tendre, me dit on. Bien cuit avec un bon bouillon j'en doute pas. Ha non pitié, me parlez pas des actions de bienfaisance. Comme tout les grands de ce monde, à commencer par la princesse Diana qu‘on adule pour un charisme proche de celui d‘une huître écrasée sur le pilier d‘un pont parisien, ils donnent dans la charité d'une part pour se déculpabiliser d'avoir autant de fric, et d'autre part, parce que ça fait bien et qu'ils s'emmerdent, ces gens là. Ils se font chier.
Quand un riche s'amuse, il le garde son pognon, mais quand il s'emmerde, ou quand il est simplement stupide, il daigne jeter un os de son fric et un peu de son temps si précieux de génie pour se donner bonne conscience. Moi, je me demande où sont passés ces vrais héros, ces gens célèbres assumant totalement qu'ils sont des connards comme vous et moi (surtout comme moi).
Mais bordel c'est quoi cette mode ? J'aurai du respect pour ces abbés-Pierres du dimanche le jour où, au lieu d'un petit geste, ils feront le maximum, car d'un point de vue purement logique, statistique et proportionnel, ce qu'ils font, c'est exactement ce que moi je fais lorsque tout les trois ou quatre ans, je donne un euro à un clodo (uniquement une fois chaque année bissextile). J'attends encore les photographes d'ailleurs.
Stoppons là cette mascarade. Pavarotti était un gros plouc mort bien assez tard pour nous avoir inondé de sa daube, et ceux qui considèrent que c'était un génie de la musique classique oublie un peu vite les vrais génies, les Wagner, Beethoven et consorts. Si Pavarotti a du mérite, c'est d'avoir exploité un filon où plus personne ou presque n'allait piocher. Il avait du flair, ou de la chance, peut être un peu des deux, reconnaissons lui au moins ça, mais le cochon qui cherche les truffes dans la forêt est un peu taillé sur le même modèle, donc la gloire qui l'accompagne, notre cochon-ténor, elle est un peu à son image : hypertrophiée.
«.´¯¯`•.,¸¸,.•´¯*Δ†ØЛ ǿF †ħэ ЄИĐ*¯`•.,¸¸,.•´¯¯`.»
(Cooooon teeee, partirooooooo)
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