Mon esprit étendu au bord d’une prairie aquatique vit un jour un troupeau de bisons foncer avec frénésie sur sa quiétude. Aussi vite qu’ils étaient passés, la nostalgie avait poussé sur leur route, et son unique brin flottait désormais dans le liquide de l’oubli. Le temps passe, et le souvenir impérissable d’avoir, l’espace d’un instant, ressenti cette envie de vivre pleinement à s’en brûler l’œsophage, s’estompe petit à petit. Au final, le temps est une gueule de bois, l’ivresse, elle, est l’essence même de l’existence; un instant de grâce suspendue quelque part entre le chaos et la monotonie.
Je crois bien qu’à bientôt vingt cinq piges, j’éprouve de la nostalgie pour la première fois de ma vie, et ça passe pas avec une poche de glace, de l'obscurité et un verre de jus d'orange où baigne une aspirine.