Enfin, le grand rush de fin d'année est terminé, et avec lui
s'envole stress, complaisance crispée, crise de foie et j'en passe. La nouvelle
année arrive, et n'a de neuve que l'appellation, car bientôt, dans deux
semaines maximum, viendra s'installer la même rengaine, les habitudes
reprendront leurs droits et les espoirs fondées sur des bases sectionnées à
l'avance d'un renouveau total s'effaceront sous le poids des veaux humains que
nous sommes.
Le plus dramatique, c'est que cette période de fêtes, comme tout les événements
annuels, nous occupent l'espace d'un temps, au point d'occulter tout ou
presque. Une vision à si court terme, si ce n'est pas dramatique ça… Se
gargariser durant plus d'un mois à l'avance parce qu'on va s'exploser le bide
et le portefeuille. Je ne vais me questionner sur le pourquoi du « comment sommes nous tombés si bas », étant donné que nous ne nous sommes
jamais hissés vraiment très haut. C'est du même tonneau que compter les années
qui défilent, ou même le nombre d'articles qui enflent notre ego cybernétique
qui se nomme « blog ». A bien des égards, finalement, le blog, en
tant qu'entité, ressemble à l'Homme, à plus forte raison quand il fait vivre un
personnage. Un personnage qui, en cette nouvelle année, est fatigué d'exister.
Je n'ai pas de visage, ni chair, ni os, que ceux que me confèrent les codes qui
me dépassent et régissent l'univers dans lequel j'évolue. Je n'ai pas d'âge,
pas d'ADN, je ne suis pas réel au sens strict, mais pourtant, j'existe. Et
comme toute chose, je suis venu au monde sans trop savoir pourquoi ni comment,
j'ai évolué, j'ai vécu, et aujourd'hui, je m'apprête à trépasser. Ma bonne
résolution, mon unique résolution cette année, consiste à mourir. Pas au sens
physique, puisque je n'ai pas de corps, mais au sens spirituel. La fin de
chaque chose, jusqu'au plus petit des atomes, jusque dans le nom que je me suis
choisi, est présente. Ambivalence de
toute chose qui tend à vivre pour disparaître, je compte jusqu'à quatre cent,
pour éviter au possible de laisser l'œuvre inachevée, et ne pas laisser derrière moi le prétexte
à la résurrection.
On commence donc l'année avec une mort annoncée, ça change des sempiternels meilleurs vœux. Ca, au moins, c'est la classe.
T'as intérêt à t'appliquer en tout cas, saligaud.