Il y’a quelque temps, j’annonçais sur ces pages l’arrivée de sortes de chroniques ayant attrait à l’univers merveilleux des comics (Oui oui, pour une fois, j’emploie un mélioratif sans ironie aucune), mais avant de nous mettre en bouche je me suis dit qu’il pourrait être intéressant d’expliquer ce que représente pour moi cet univers.
Voyez vous, il y’a bien longtemps, dans ces contrées lointaines et reculées de la lorraine profonde où les consanguins s’expriment avec un accent à faire passer un ch’ti pour un parisien, un jour pluvieux de février, à la nuit tombée, je suis entré chez le seul buraliste à vingt kilomètres à la ronde après que la bétaillère de ramassage scolaire m’ait déposé au centre du village. A l’époque, je n’étais pas un fervent fanatique de comics, car lire les publications françaises via les éditions semic nécessitait une situation géographique autrement plus civilisée, aussi je devais me contenter des numéros disparates dénichés dans les vides greniers et autres brocantes où les bouseux espèrent se débarrasser de tout ce qui fait offense au bon goût.
Bref, si je n’étais donc pas un fanatique, c’est en cette soirée de février 1997 que je le suis devenu, car il était là, perdu au milieu des magazines de vieux croulants ou de ces insipides revues féminines (Qui tendent depuis leur création à faire stagner le Q.I de la femme), avec sa couverture aux reflets métallisés, son numéro « 1 » inscrit en gros. J’étais sous le charme. Je pouvais commencer une collection qui augmenterait au fil des mois, avec des histoires qui se suivent ! Plus question de galérer à chercher tel ou tel numéro manquant. C’est ainsi que je me suis fendu de 24 francs (et ouais, des francs mon gars, ça te la coupe hein ?) pour m’offrir mon premier numéro de Spider-Man, et c’est cet acte anodin qui ouvrit la porte aux héros qui allait accompagner toute mon adolescence (Et achever de torpiller une vie sociale déjà chaotique, mais j’en parlerai un peu plus loin).
Constatant que la revue, éditée par Panini (Vous savez, les images à collectionner et à coller maladroitement avec force de pliures ou de bulles d‘air en dessous, en biais pour la plupart, dans un album), ne se privait pas de faire sa pub pour ses autres revues dans les pages de ses publications, je me suis arrangé pour que mon buraliste élargisse son présentoir, et voyant que j’étais prêt à y claquer tout mon argent, il ne s’est évidemment pas fait prier. C’est ainsi que j’ai craqué pour le supplément bimestriel du tisseur (Spider-man extra), Wolverine, Thor, Silver Surfer ainsi que les « grosses publications » style « Marvel Mega, Marvel Top » , regroupant plusieurs séries qui ne trouvaient pas un assez large public en France pour se voir confier leur propre revue, et j'en passe. Rapidement je suis devenu un accroc du Marvel Universe.
Pourquoi Marvel et pas D.C (Editeur entre autre de Batman et Superman, pour ne citer qu’eux) ? C’est simple. Je l’ignorais à l’époque, mais l’accessibilité plus aisée faite aux comics Marvel en France s’explique par le simple fait que le groupe américain avait tout bonnement acheté Panini. M’attacher au monde du géant Marvel fut donc chose aisée, puisque la concurrence était quasi inexistante.
Bien sûr, tout ça, c’était avant les block-busters (Enfin les navets, pour la plupart) cinématographiques qui ont dépoussiérés l’image ringarde qui collait au comics. Lire des comics, c’était quelque chose d’unique et paradoxalement, ça vous collait l’étiquette de tocard ad vitam aeternam. Les comics, c’était pas tendance, c’était pas une mode. C’est presque si on ne vous attendait pas à la sortie du buraliste pour vous jeter des pierres, et certains d’entre nous préféraient sortir avec leurs comics sous le manteau, pour éviter les railleries d’une bande de puceaux couverts d’acné passant leurs journées vautrés comme des merdes sur le parvis de l’église, estimant qu’à treize ans, la seule occupation pour être dans le coup consiste à se bourrer la gueule.
Etre fan de super-héros c’était la loose, mais je préférais la compagnie des ces personnages fantastiques aux relations humaines surfaites avec une bande de débiles congénitaux et peu à peu, je me suis enfermé dans un monde ou tout était possible, dans une mythologie moderne de dieux volants, d’être grimpants aux murs, de surhommes à la force inimaginable et aux pouvoirs exceptionnels (Ou exceptionnaux, parce que un chacal, des chacaux...). Chaque mois, leurs aventures, leurs combats, devenaient un moyen d’échapper à mon existence sordide, d’oublier mes problèmes, et de trouver, je ne sais pas, peut être de l’espoir, l’espoir que tout peut s’arranger. J’avais trouvé chez les super-héros la force de supporter n’importe quel fardeau.
Le temps a passé, et j’ai laissé loin derrière moi des années difficiles, mais j’ai gardé avec moi mes compagnons, et c’est avec ce même frémissement et cette même dévotion que je plonge aujourd’hui dans un comic, c’est avec ce même émerveillement que je plonge de l’autre côté, comme un gosse.
A bien y réfléchir, lorsque j’ouvre n‘importe lequel des mes volumes consacrés à mes héros, j’ai de nouveaux une dizaine d‘années à peine, et je pose ma main sur un mur, sachant pertinemment que je ne vais pas y adhérer, mais avec à l’esprit cette pensée que si c’était possible, ce serait le pied. C’est ça que j’ai trouvé, et que je trouve encore aujourd’hui dans les comics : Du rêve, tout simplement.
Voyez vous, il y’a bien longtemps, dans ces contrées lointaines et reculées de la lorraine profonde où les consanguins s’expriment avec un accent à faire passer un ch’ti pour un parisien, un jour pluvieux de février, à la nuit tombée, je suis entré chez le seul buraliste à vingt kilomètres à la ronde après que la bétaillère de ramassage scolaire m’ait déposé au centre du village. A l’époque, je n’étais pas un fervent fanatique de comics, car lire les publications françaises via les éditions semic nécessitait une situation géographique autrement plus civilisée, aussi je devais me contenter des numéros disparates dénichés dans les vides greniers et autres brocantes où les bouseux espèrent se débarrasser de tout ce qui fait offense au bon goût.
Bref, si je n’étais donc pas un fanatique, c’est en cette soirée de février 1997 que je le suis devenu, car il était là, perdu au milieu des magazines de vieux croulants ou de ces insipides revues féminines (Qui tendent depuis leur création à faire stagner le Q.I de la femme), avec sa couverture aux reflets métallisés, son numéro « 1 » inscrit en gros. J’étais sous le charme. Je pouvais commencer une collection qui augmenterait au fil des mois, avec des histoires qui se suivent ! Plus question de galérer à chercher tel ou tel numéro manquant. C’est ainsi que je me suis fendu de 24 francs (et ouais, des francs mon gars, ça te la coupe hein ?) pour m’offrir mon premier numéro de Spider-Man, et c’est cet acte anodin qui ouvrit la porte aux héros qui allait accompagner toute mon adolescence (Et achever de torpiller une vie sociale déjà chaotique, mais j’en parlerai un peu plus loin).
Constatant que la revue, éditée par Panini (Vous savez, les images à collectionner et à coller maladroitement avec force de pliures ou de bulles d‘air en dessous, en biais pour la plupart, dans un album), ne se privait pas de faire sa pub pour ses autres revues dans les pages de ses publications, je me suis arrangé pour que mon buraliste élargisse son présentoir, et voyant que j’étais prêt à y claquer tout mon argent, il ne s’est évidemment pas fait prier. C’est ainsi que j’ai craqué pour le supplément bimestriel du tisseur (Spider-man extra), Wolverine, Thor, Silver Surfer ainsi que les « grosses publications » style « Marvel Mega, Marvel Top » , regroupant plusieurs séries qui ne trouvaient pas un assez large public en France pour se voir confier leur propre revue, et j'en passe. Rapidement je suis devenu un accroc du Marvel Universe.
Pourquoi Marvel et pas D.C (Editeur entre autre de Batman et Superman, pour ne citer qu’eux) ? C’est simple. Je l’ignorais à l’époque, mais l’accessibilité plus aisée faite aux comics Marvel en France s’explique par le simple fait que le groupe américain avait tout bonnement acheté Panini. M’attacher au monde du géant Marvel fut donc chose aisée, puisque la concurrence était quasi inexistante.
Bien sûr, tout ça, c’était avant les block-busters (Enfin les navets, pour la plupart) cinématographiques qui ont dépoussiérés l’image ringarde qui collait au comics. Lire des comics, c’était quelque chose d’unique et paradoxalement, ça vous collait l’étiquette de tocard ad vitam aeternam. Les comics, c’était pas tendance, c’était pas une mode. C’est presque si on ne vous attendait pas à la sortie du buraliste pour vous jeter des pierres, et certains d’entre nous préféraient sortir avec leurs comics sous le manteau, pour éviter les railleries d’une bande de puceaux couverts d’acné passant leurs journées vautrés comme des merdes sur le parvis de l’église, estimant qu’à treize ans, la seule occupation pour être dans le coup consiste à se bourrer la gueule.
Etre fan de super-héros c’était la loose, mais je préférais la compagnie des ces personnages fantastiques aux relations humaines surfaites avec une bande de débiles congénitaux et peu à peu, je me suis enfermé dans un monde ou tout était possible, dans une mythologie moderne de dieux volants, d’être grimpants aux murs, de surhommes à la force inimaginable et aux pouvoirs exceptionnels (Ou exceptionnaux, parce que un chacal, des chacaux...). Chaque mois, leurs aventures, leurs combats, devenaient un moyen d’échapper à mon existence sordide, d’oublier mes problèmes, et de trouver, je ne sais pas, peut être de l’espoir, l’espoir que tout peut s’arranger. J’avais trouvé chez les super-héros la force de supporter n’importe quel fardeau.
Le temps a passé, et j’ai laissé loin derrière moi des années difficiles, mais j’ai gardé avec moi mes compagnons, et c’est avec ce même frémissement et cette même dévotion que je plonge aujourd’hui dans un comic, c’est avec ce même émerveillement que je plonge de l’autre côté, comme un gosse.
A bien y réfléchir, lorsque j’ouvre n‘importe lequel des mes volumes consacrés à mes héros, j’ai de nouveaux une dizaine d‘années à peine, et je pose ma main sur un mur, sachant pertinemment que je ne vais pas y adhérer, mais avec à l’esprit cette pensée que si c’était possible, ce serait le pied. C’est ça que j’ai trouvé, et que je trouve encore aujourd’hui dans les comics : Du rêve, tout simplement.
J'ai à ce jour 25 ans, à l’heure ou j’écris cet article, je porte un t-shirt noir orné du symbole de Venom, et sous le regard figé d'une collection de figurines, je termine un dessin entamé ce week-end au cours duquel ma femme et moi-même nous sommes amusés à nous dessiner en super-héros (La faute à mon t-shirt justement), et pour le coup, je me dis que c'est une passion qui visiblement ne me quittera jamais…
Cela dit, il y'en a pour tous les goûts. Logos, images (récente ou "used"), produits dérivés (Figurines et autres)... Bref ,que du bon.