Avec la grande opération Sidaction, laissez moi vous dire tout ce cirque ne m'a pas laissé indifférent. Et oui, même moi, j'ai donné. Oui parfaitement, j'ai donné. J'ai donné de mon temps, peut être même trop, et pour quoi ? Pour entendre encore une fois que le sida faisait encore des morts - haaannn le sida tue des geeeens -, qu'il fallait continuer à lutter, tous ensembles - ils aiment bien insister sur le « tous ensembles » - et que les malades du sida étaient avant tout, des gens comme vous et moi.
Je dis trop c'est trop.
Non mais vous en avez pas marre de prendre les gens pour des cons ? Des gens comme vous et moi ? Ben non. Ils ont le sida, ils ne sont pas comme tout le monde. Faut être logique. En plus je ne vois pas, dans ce cas, l'intérêt de ces campagnes de dons, des campagnes de dons ignobles et odieuses, qui prostituent le sentiment de pitié au rabais pour quelques centaines de milliers d'euros. On donne du pognon pour le filer à des gens comme vous et moi, qui finalement sont à l'occasion des campagnes de dons, de pauvres victimes d'une terrible maladie. Je hurle à l'arnaque. Faudrait se décider sur le statut des personnes atteintes du sida.
Je m'insurge également contre la contenance même de cette campagne. Mielleuse et déprimante, un défilé de bras cassés du paf en train de faire la pute pour des promesses de dons, heureusement que ça n'arrive qu'une fois par an. Le sida tue des gens, alors allégeons nos portes monnaies pour les soulager eux. Je ne suis pas d'accord.
Oublions nous donc les nobles valeurs préélectorales : Le travail ! L'effort ! Le non à l'assistanat ! Et voilà qu'il faudrait qu'on range nos bonnes habitudes de pays de droite tout ça pour une bande de loqueteux qu'ont d'ores et déjà les couilles dans la tombe. Des dons pour la recherche ? Il y a visiblement assez de malades du sida pour qu'ils suffisent eux même à renflouer les caisses de la recherche. En plus si ce sont « des gens comme vous et moi », et bien il peuvent travailler, travailler plus pour gagner plus – comme il a dit Sarkozy -, et donc filer du fric à la recherche.
Et comment oublier le comble de la mauvaise foi, qu'ils s'agissent des malades eux-mêmes ou des starlettes qui les défendent : ON vit mieux et plus longtemps - donc on paye pour prolonger une douce agonie - avec la maladie qu'il y a vingt, quinze ou cinq ans ! Et bien tant mieux, arrêtons de donner alors. Vous vous foutez de la gueule du monde ! Alors on vous donne le doigt et au final vous nous arrachez la moitié du corps ? Bravo, vous êtes à l'image de votre maladie.
Bref un léger constat s'impose : vous l'aurez compris, je refuse de cautionner ce genre d'action consistant à délester d'honnêtes citoyens de l'argent durement gagner tous ça pour aider des gens qui finalement « vivent mieux avec la maladie », « qui sont comme vous et moi » alors qu'on ne cesse de nous rabâcher qu'il faut arrêter d'assister les gens. Après tout, ce dont ils ont besoin, c'est qu'on ne les regarde plus avec peur et angoisse, visiblement - juste avec pitié histoire de donner -, mais qu'on les regarde comme n'importe qui d'autre. Alors très bien, comme je le dirais à n'importe quel trou du cul me demandant du fric, je vous demanderai d'allez vous faire foutre.
Savez vous qu'un partie des dons sert bien entendu à payer des capotes et des médicaments destinés à l'Afrique, gravement touchée par le sida. Pourtant, l'aide peut rapporter du fric au lieu d'en coûter. Voilà des années qu'on leur vend des armes pour s'entretuer, - et sur ce point, la France apporte l'une des meilleure aide humanitaire qui soit - ce qui m'amène à la réflexion suivante.
Le sida est un problème, un gros problème, sortez couvert, on ne le dira jamais assez. Et pourtant, il serait si simple d'y remédier, à ce fléau. On commence par ficher tous les malades du sida, une fois que c'est fait, on créé un grand centre, avec clôtures, barbelés et miradors, financés par les dons, et on administre un antidote sous forme de balle de ak-47 – une balle est plus efficace qu'une capote en latex – et hop, terminé, fini le sida. Si l'éradication d'un fléau passe par les pertes humaines, je ne vois pas pourquoi on ferait les chochottes. Comme ça, on nous bassinera plus avec les dons pour la recherche.
Imaginez, au moyen âge, qu'on demande des dons pour la recherche contre la peste bubonique ou la lèpre : Bah non, au moyen âge, on chasse les malades pour éviter l'épidémie et on les laisse crever. Faut pas me la faire à moi, on a pas tellement évoluer depuis. Face à un problème, il convient de choisir la solution la plus logique, rapide et barbare qui soit, pour limiter la casse, au lieu de faire traîner – ça c'est mon côté « shooté à la culture américaine » -.
Il faut parfois sacrifier l'agneau pour sauver le troupeau, mais sachez que votre sacrifice restera dans les mémoires. Je suis d'ailleurs pour l'euthanasie au passage, mais je pense que certains la défendent mieux et que vous n'êtes pas encore prêt pour ma vision de la chose. Je peux juste vous dire qu'en plus du fusil et de la cartouche, ça passe par l'anus. Ca tombe bien, c'était la semaine de la coloscopie il y a peu.
Passons maintenant à cet espèce d'enfoiré déambulant avec son panneau « free hugs » ! Mais si je vois un mec pareil dans la rue maintenant, ma première pensée serait qu'il a le sida - au moins une pub qui sert à quelque chose : à quand l'étoile jaune ? - et donc je l'éviterai soigneusement. Avant j'aurais pensé naïvement " il est simplement homo ", et je l'aurais d'ailleurs évité avec le même acharnement. Quoi que, fut un temps où l'on considérait que le sida était la maladie des camés, des nègres et des tarlouzes. Donc si ça se trouve il est homo en plus d'avoir le sida. Et si ça se trouve, sa manie de tripoter tout le monde, c'est un moyen comme un autre pour délester les gens de leur argent pour courir ensuite s'acheter sa dose. Bordel le mec j'avais déjà envie de lui jeter des pierres, et sur le coup la c'est une chance qu'il ne soit pas noir, on m'aurait encore prêter des propos racistes qui ne sont nullement les miens, alors profitions en ! Lapidez le cet enfoiré pervers amateur de câlins. Free hugs, free stones.
Ouais, tout ça pour dire que j'aime pas donner du fric, ni qu'on essaie de me faire culpabiliser pour que j'en donne.
Alors oui, ce n'est pas la peine de faire de la journée mondiale contre le SIDA un défilé de midinettes couplé à un ramassis de pseudo-symboles censés émouvoir le consommateur (et je dis bien consommateur), mais la critique ne doit pas aller plus loin. Après, il s'agit de respecter la souffrance de gens qui se savent condamnés, et qui vont crever quoi qu'il arrive. Imagine toi séropositif, contaminé par une nana prétentieuse. Tu dirais quoi ? Que tu veux te marginaliser ? Non, effectivement, tu voudrais effacer la différence qu'il y a entre toi et les autres. Et c'est très con, parce que cette différence tient à une petite cellule merdique.
J'ai vu des personnes séropositives se faire gicler de piscines, de chiottes, même de bars. Alors sans vouloir tomber dans la démagogie : y'a certaines choses qui ne sont pas tolérables. Grâce à mon cul je suis séronégatif, mais j'aurais pu être un de ces couillons qui ont du participer au casting pour représenter le type qui se balade dans la rue avec son panneau.
La limite entre l'humour et l'indécent existe, mon cher Atom. Sur ce coup là, tu t'es permis de la franchir, et c'était pas forcément l'idéal.
M'enfin je t'en veux pas, tu vas quand même défoncer des robots dans c0wvivor :)