A l’heure ou j’écris ces lignes, je me dis que personne ne croira jamais ce que je suis sur le point de révéler, tant ceci parait inconcevable, inimaginable, déraisonnable.
Depuis quelques jours je me sentais affreusement observé, on me surveillait, jours et nuits, attendant la moindre faiblesse ou le petit moment d’inattention de ma part afin de me faire subir les pires horreurs. J’ignorais de qui il pouvait bien s’agir. Le gouvernement ? Les extra-terrestres ? La ligue de base ball ? Pour plus de sécurité nous les appelleront « eux » ou « ils », car peu importe de qui il s’agit, l’important c’est qu’ils sont là et qu’ils m’observent, dans l’ombre, au fond à droite.
Bien entendu, le moment fatidique qu’ils attendaient est arrivé, car un soir de beuverie, alors que je tentais de regagner mon domicile tant bien que mal ; « ils » m’ont enlevé.
J’ignore comment et pourquoi à mon réveil, je suis dans une salle d’interrogatoire avec pour seule compagnie un homme en costume noir, chemise blanche et lunette noire (comme un échappé de MIB ou des blues brothers)
Après maintes et maintes questions de ma part, force est de constaté que l’individu n’est la uniquement que pour assurer ma surveillance et non pour me faire la conversation.
Seulement une envie de pisser ayant largement fait son chemin et ne pouvant plus me retenir, je menace le cerbère de lui pisser dessus s’il ne m’indique pas très vite les toilettes ; bien entendu, n’ayant aucune réponse de sa part, je m’exécute à cette tâche répugnante avant d’uriner sur cet agent gouvernemental (ou cet alien polymorphe, qui sait) et comble de tout, ne constate aucune réaction de sa part. Je m’approche de lui, il est dur et taillé comme dans une sorte de matière plastique, et après examen approfondi, force est de constaté que c’est en réalité un mannequin placé ici de manière à me tenir en respect.
Conscient de l’absence de danger immédiat, je me dirige vers la porte, la clenche et sort de la salle d’interrogatoire. Après mure réflexion je songe à y retourner car lorsque je fais face à ce long couloir, je constate qu’il est gardé par un bouledogue salivant à l’idée de m’arracher un mollet. Je me retourne dans l’espoir de partir dans l’autre sens, lorsqu’un autre bouledogue me fait face. Le premier étant plus petit, je décide finalement à l’affronter pour passer en utilisant cette technique bien connue consistant à courir en poussant des hurlements de fille.
A ma grande surprise, lorsque je me retourne et charge ma motivation, je remarque que là où se tenait le premier chien se tient un deuxième chien. Tant qu’à faire, je me retourne pour courir dans la direction du gros molosse, mais néanmoins seul…Malheureusement seul il n’était plus, car un quatrième chien avait fait son apparition. J’ouvre doucement la salle d’interrogatoire afin de battre en retraite, pour y découvrir avec un rire nerveux teinté de désespoire... trois bouledogues…
Je me résigne et me mets à supplier ces animaux stupides de me laisser en vie. L’un d’eux s’avance, se dresse sur ses pattes avant de me dire, à ma plus grande surprise :
« Suis nous sans faire d’histoire si tu tiens à tes couilles. »
J’obéis donc, cherchant un moyen quelconque de m’échapper de cet enfer en tenant fermement mes burnes. Peine perdue, incapable d’élaborer un plan plus susceptible de réussir que courir en hurlant comme une fille, je me résigne à affronter mon destin.
Je pénètre dans une immense salle dépouillé et sombre, si sombre qu’on ne voit pas les murs. La seule lumière éclaire un homme, enfin un humanoïde à tête de bouledogue, siégeant tel un juge en haut d’un immense bureau d’une hauteur proche de quatre ou cinq mètres. Derrière lui se tient une statue encore plus gigantesque ; celle d’un bouledogue, debout sur ces pattes arrières, tenant une balance dans la patte avant droite et un os dans la gauche. Alors que j’observe les alentours méticuleusement, le « juge » se dresse, légèrement furax et hurle ceci :
« OUAF OUAF grrrrrrrrrrrrrrr OUAOUAOUAFFF !! hum hum désolé j’avais un chat dans la gorge…bon quand t’auras terminé ton inventaire tu me feras signe petit homme.
- Qu’est ce que je fais ici ? et ou suis-je ?
- Tu n’es nulle part, et ici, nous allons juger ton cas. Tu es allé beaucoup trop loin, Atom-of-the-end, le terroriste humoristique ! Nous t’avons démasqué !
- Mais qu’est ce que c’est que ce délire ?
- Nous aurons tout le temps d’étudier ton dossier, que j’ai ici, qui comprend des incitations à l’émeute, à la concommation de produit illicite, à la haine raciale, à la débauche et surtout, tu t’es rendu coupable de dangereuses incitations au rire en passant par l’aveu sur ton weblog d’être l’instigateur de nombreux attentats suicides au salami-fromage…et encore on ne cite que les chefs d’accusations les plus graves…nous avons fait l’impasse sur cette affaire de zoophilie…
- Je vous assure que j’ai confondu cette vache avec….
- Ne cherche pas d’excuses ! ta fourberie et ton manque de valeurs sévissent depuis trop longtemps ; nous te surveillons depuis un moment, Atom le dément. Tu dois maintenant répondre de tes actes.
- Mais qui êtes vous bon sang ???
- Ca se voit pas ? je suis un bouledogue avec un corps humain.
- Et une cervelle de bouledogue je suppose ?
- Et on ajoute outrage à magistrat à ta longue liste de crimes. Ton humour pitoyable ne te sauvera pas. Passons à la première pièce du dossier. »
A suivre.
*se lèche les couilles*