Pour tous ceux qui, comme moi, sont nés au début des années 80, le japon n'avait pas grand intérêt si ce n'est le manga. Au point d'avoir l'air d'une armée d'autistes à tenter de réaliser un kaméhaméha torse nu devant sa glace du haut de ses vingt kilos maximum, les japoniaiserie en tout genre avaient déjà leur publique et nous ne les manquions sous aucun pretexte…puis nous avons évolué. Nous sommes passés à autre chose, si bien que durant les années 90, le manga a vu ses adeptes se détourner de lui, le Japon essuyait alors le pire affront depuis Hiroshima.
Et pourtant, pourtant, le japon n'a jamais été aussi présent qu'aujourd'hui :
Pays extravagant adeptes de toutes les modes stupides destinées à une génération de moutons, le fanatisme que nous manifestions pour les City hunter et autres Ken le survivant s'est déplacé sur la génération suivante comme un vendeur se jette sur une bande d'attardés encore à mi-chemin entre la maternelle et l'école primaire, clients au potentiel pécunier incommensurable.
Le japon, pays le plus à l'est du monde faisant figure de barge complètement à l'ouest, ne nous explose plus les neurones uniquement à coup de matériel HI-FI ou de jeux vidéos et manga hyper-violents, pour notre malheur. Car oui, c'est quand même de ce pays que vient le pire fléau pour les cellules grises post-spongebob : souvenez vous du mal qu'on fait les Pokemons.
J'étais trop vieux (et pas assez con) pour me faire tenter par ses monstres grotesques, mais combien de jeunes esprits furent anéantis par ce jeux vidéo et les produits dérivés déclinés à toutes les sauces ? Mais ils ne préparaient que le terrain, nos amis japoniais... La nouvelle tendance est toujours de collectionner des monstres ridicules, mais maintenant ça se passe en musique. Le concept du visual key est le meilleur exemple de l'évolution de la folie Pokemon. Maintenant, on collectionne les androgynes, et soit dit en passant, quand on pèse 40 kilos, qu'on se fringue en nana et qu'on se tartine la gueule au maquillage, ça n'a rien de sorcier que d'avoir l'air androgyne. Parce que il faut le dire, peut on réellement parler de musique ici ? Bof, pas vraiment…la seule innovation c'est que le chant est en japoniais, mais vu que c'est pas tant le fond mais plutôt la forme qui intéresse généralement les adeptes des modes éphémères, ça ne pose pas réellement de problème. Ca permet juste à ces jeunes délurées de hurler d'une voix stridente « il est troooooooooop boôôôoôôô Manaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa Samaaaaaaaaaaa !!! hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii »
Et bien évidemment, on ne rate jamais une occasion de décliner la marque en produits dérivés : la goth lolita-doll-machin-truc façon pisseuse de douze ans délaissant son sac Sailor Moon pour une tenue plus risible que provocante et ne jurant que par Moi Dix Mois est le plus bel exemple d'une campagne médiatique qui incruste dans l'idée de larves en quête d'identité que consommer rend différent. Puisque les japoniaiseries semblent surtout plaire à la gente féminine (preuve encore une fois de l'inégalité des sexes quant aux capacités cérébrales) et puisqu'un sitcom japoniais façon « Hélène et les fourre-fions » en V.O non sous-titrée n'est pas accessible à tous, nos chères et tendres se rabattent sur les Shojô, qui ont littéralement envahis les rayons manga aux grand damne des puristes adeptes de jeux ultra-gores et de B.D méga-violentes comme seul la censure japoniaise le permet. C'est ainsi que pour se procurer un malheureux tome de Saint Saya, on doit lutter contre une armée de mini-poufs aux couleurs bariolées mal assorties ou des gotho-pouffs toutes plus laides les unes que les autres, brandissant un sac à l'effigie de Jack provenant tout droit d'un étrange noël, mais que voulez vous, elles ne savent pas que Burton n'est PAS japoniais…et que dire lorsque tout fièrement, au moment de passer à la caisse, elles arborent un magnifique porte monnaie rose « hello kitty ». La tendance actuelle de la pouf, par opposition avec leurs grandes sœurs, c'est donc d'avoir l'air d'une gamine, ce qui traduit quelque peut la perversité du mâle japoniais, adepte de tenues d'écolières comme de ce qu'on y trouve à l'intérieur en temps normal.
D'un autre côté, à en juger par le physique de beaucoup d'entre ces jeunes adeptes d'une nouvelle illusion gothique, elles ont bien assimilé que le sumo c'est bel et bien japoniais.
Oubliant que le Japon, c'est aussi une culture gastronomique à vous dépouiller un océan de ses baleines, l'amateur de japoniaiserie vous gerbera dessus si par malheur vous lui offrez des sushis. Paradoxe que la science ne saurait expliquer. D'un autre côté c'est rassurant, l'effet de mode a ses limites.
Le pire dans tout ça, c'est que beaucoup d'entre ces néophytes ont réellement l'impression d'intégrer une culture, pensant que le Japon se limite aux mangas et à ces tarlouzes tentant d'intégrer le monde du métal…Mais merde enfin, le Japon c'est plein d'autres choses autrement plus fascinantes ! Heu je sais pas moi…les tortues ninja tiens. Si si, Splinter est japonais souvenez vous.
Toujours est il que cet attrait pour le Japon qui se décline à toute les sauces depuis quelque temps n'est bel et bien qu'une mode. Le propre de la mode, c'est de revenir tous les vingt ou trente ans en moyenne. Si on remonte il y a une vingtaine d'années, on trouvera tous les trous du cul de ma génération (moi y compris) devant le club Dorothée attendant fiévreusement un épisode de Dragon ball, vingt ans avant, dans les années soixante, c'était Godzilla et vingt ans encore avant, c'était Hiroshima, mode explosive mais très brève...
En bref, beaucoup de bruit pour rien, après tout il y a tellement de mode ridicule qu'une de plus ou de moins, ça n'a finalement que peu de conséquence. S'il ne se lavent pas le cerveau comme ça ils le feront autrement, le propre de suivre une mode quelconque étant avant tout de se formater l'esprit pour consommer gentiment ; mais si j'ai un conseil à prodiguer à tous nos amis adeptes du pays du soleil levant, pour une complète assimilation de la culture nippone, faites vous donc hara kiri, vous éviterez ainsi le déshonneur lié à votre addiction grotesque le jour où vous ne saurez plus quoi faire de tout ce bric-à-brac sans saveur.