Il n'a ni passé, ni présent, et certainement pas d'avenir. Son existence pathétique n'est vouée qu'a la satisfaction personnelle prodiguée par le culte de sa propre personnalité, ce qui fait que son narcissisme n'a d'égal que son immense stupidité. Obsédé par d'étranges chiffres comptabilisant les pauvres zombis qui n'ont rien de mieux à foutre qu'assister quotidiennement à sa déchéance, le bloggeur ne vit que pour la seule chose qui comble son néant spirituel et son vide existentiel, c'est à dire son blog.
[I] Un bloggeur sachant blogger doit savoir ce qu'est un blog, mais rappelons le quand même.
Le bloggeur vous fera toujours remarquerqu'on ne juge pas quelqu'un d'après cet espace cybernétique obsolète et sans âme.
Paradoxalement le dit espace aura souvent pour titre des phrases percutantes du genre : « ici tu entre dans mon monde », ou « dans ma vie de merde » (ou my life pour les polyglottes qui s'occupent de maîtriser l'Anglais alors que leur Français est à revoir de A à Z, sans passer par S, M et à nouveau S... ) ou encore « tu trouveras mes opinions mais si t'es pas d'accord tu te casses enculé », « Tu pénètres dans mon cul, respire moi ça », « moi », « Lâches tes comm's », « j'suis une salope de huit ans et demi qui baise avec son père »… et je vous passe les citations Saeziennes qu'affectionnent les pucelles nymphomanes en quête de puberté, les inépties troublantes de ceux qui se prennent pour des anges sombres sortis du fond d'un cul, signifiant ainsi leur appartenance à un quelconque mouvement affilié Dark…
Enfin, tout ça, c'est quand ils n'arborent pas une feuille de cana, Bob Marley et les couleurs de la Jamaïque, un look d'abruti névrosé des banlieues fanatique de rap, une affection pour la crasse, l'alcool, le trash, le grunge, El Che, le metal, la mort, Bob l'éponge, l'humour stupide ou subtil, le thon à l'huile, les bites, etc…
Ces éléments laissent donc supposer que le blog, s'il n'est pas le reflet exact de la personnalité d'un individu, bien qu'il n'en soit pas loin, n'en est pas moins un bon indicateur de son niveau de stupidité, des ses passions ainsi que ses aspirations profondes.
Le blog est, quoi qu'on en dise, la meilleure façon d'étudier quelqu'un via internet, le misérable oubliant bien souvent qu'il ne se livre pas dans un journal intime, mais sur un espace publique auquel tous ont accès… Car oui il est bon de le rappeler, le bloggeur considère internet comme extrêmement intime, à l'instar du puceau devant un film de cul qui croit que l'intimité d'un couple, c'est le gang bang.
[II] Les statistiques je m'en tape, je fais mon blog pour moi.
Chez le bloggeur, l'obsession de la visite est plus ou moins liée à la « psychose du post' ».
En effet, dans la logique simpliste de notre sujet d'expérience, plus on « post' », plus on a de visites.
A noter néanmoins que la fréquence de post' varie en fonction de l'âge et du sexe de l'individu, passant ainsi de une ou deux fois par semaine ou même par mois pour les moins atteints, les occasionels, à plus de trente fois par jour pour les cas désespérés, parfois sur plusieurs blogs simultanément.
L'augmentation considérable du nombre de visites n'est pas non plus l'unique motivation qui pousse le bloggeur à poster fréquemment… L'ennui et l'absence de vie sociale y sont pour beaucoup.
Ces deux raisons sont également les causes premières qui amènent le bloggeur à « rendre visite » à des bloggeurs inconnus : Inconsciemment, il espère que l'autre viendra à son tour lui rendre la pareille…
Pour rendre cet action de réciprocité possible, on laissa donc au bloggeur la possibilité de s'exprimer en toute liberté sur l'espace d'autrui, ce qui lui permet de donner une opinion quelconque de façon anonyme ou non, mais surtout, de laisser une trace de son passage et espérer augmenter ses propres visites grâce à la courtoisie de l'autre.
Pour des raisons évidentes, à savoir la préservation d'un ego fragile sous des airs inébranlables, on laissa aussi la possibilité au bloggeur de censurer les commentaires désobligeants, toutes les vérités n'étant pas bonnes à dire, ou du moins, pas à tout le monde.
Cette possibilité d'échange est à l'origine d'une forme de vie primaire, connue sous diverses appellations : le boulet, le troll, le rageux…
Le rageux (ou autre mention légale) est un individu mesquin et cruel qui sans raisons apparentes vient « pourrir » le blog d'un individu lambda pour le seul plaisir de répandre la sève de ses boutons d'acné sur son écran de p.c en insultant gratuitement le propriétaire du blog, bien souvent dans un jargon incompréhensible.
Les lois de l'évolution étant ce qu'elles sont, ce type d'individu est plus ou moins, à l'instar de l'australopithèque pour l'Homme, un lointain ancêtre du serial critiqueur, ce dernier n'ayant plus que la méchanceté en commun avec le rageux, car en 52 avant skyblog, le serial critiqueur découvrit la subtilité.
La seule différence avec l'australopithèque, c'est que le rageux lui, semble être en voie d'expansion et que des milliers d'années d'évolution n'y feront rien à l'affaire… en clair, ce sera toujours un con.
[III] J'ai rien à offrir, rien à dire, rien d'exceptionnel : mon blog est à mon image.
Loin d'être un auteur de talent, un futur Rimbaud, un biographe aguerrit, un critique littéraire, musical et cinématographique efficace, un illustrateur talentueux, un photographe à l'œil qui fait mouche, bref quelqu'un avec un petit plus, le bloggeur de base de contentera de piller « deviantart », « gettyimages » ou pour les plus paresseux, il tapera direct dans les images google, se foutant royalement de la provenance de ces dernières, afin de remplir son blog d'images diverses et variées, bien qu'au final on retrouve toujours les mêmes sur différents espaces personnels, chacun devenant peu à peu, un espace impersonnel.
Il se livrera généralement à ce pillage quand il aura épuisé le stock de photos de lui et de ses amis, ainsi que celles de ses animaux de compagnie, de sa famille, de ses groupes qu'il idolâtre avec une ferveur digne d'un moine médiéval, de ses fringues dont tout le monde se branle, sa chambre, son anus, ses vacances, le tout après nous avoir plombé le moral avec sa vie de peigne cul sans intérêt , au risque de nous griller nos derniers neuronnes encore intacts après ce contact résolument trop visuel. Au final, on peut facilement atteindre un nombre d'articles astronomique avec trois fois rien et cela en très peu de temps avec une rapidité d'exécution qui ferait crever n'importe quelle chaîne de production chinoise.
C'est la force du bloggeur, qui n'a besoin de rien dans la tête pour s'occuper quand il dispose d'une connexion internet et d'un stock d'images de merde. Les textes ? rien à foutre… Après tout de nos jours qui lit encore ? certainement pas le bloggeur à en croire les légendes détaillées qui accompagnent les images dont nous avons parlé un peu avant ( exemple : « sa c moi é mé pote on é déchiré » ou « ca c mon best jte kiff grav lach t com » )
Bien entendu, il existe des bloggeurs possédant un réel talent dans un domaine quelconque, mais ces derniers son rares et difficile à trouver, perdus dans le vide internetique, noyés dans les limbes de l'obscurantisme et le marasme fielleux du néant spirituel qu'est devenu l'univers du blogging. Et quand le bloggeur de base s'essaie à l'écriture, c'est pour nous plagier une daube ou un truc qui le dépasse.
[IV] Le bloggeur est avant tout un déséquilibré et/ou un mythomane.
La principale caractéristique du bloggeur, quand ce n'est pas la stupidité, c'est la mythomanie, et ce, à tout âge…
On retrouvera sur le net un nombre incalculable de troubles d'ordre psychologique à faire pâlir un psychanalyste, des problèmes de santé à faire s'élargir un trou de la sécu en moins de deux, parfois même, des maladies au caractère incompatible ou n'existant même pas encore, avec un descriptif des soins qui ferait hurler de rire un praticien de la médecine régulière.
Des vies brisées par des abus sexuels fantaisistes, une toxicomanie plus que feinte, la mort en veux tu en voilà, des suicides, des filles-mères de douze ans anti-avortement, atteintes tantôt de boulimie tantôt d'anorexie, voir parfois les deux, et manifestant néanmoins une sorte de tendance nympho-maniaque en étant, bien entendu, victimes de dépression et se scarifiant uniquement le mercredi soir en pensant à un amant imaginaire, mort étouffé par un fruit de mer enragé et radioactif arrivé sur Terre par une nuit de pleine lune dans le but de renverser le pouvoir en place.
La vérité est ailleurs, c'est désormais le credo du menteur.
Internet est le refuge de tout les dépressifs et les malades du monde qui n'ont besoin que de leur imagination pour aller mal, prétextant une vie de merde qu'on pourrait mettre en doute pour excuser cette faiblesse qui les caractérise.
S'enterrant dans son propre mensonge et dans les incohérences qui l'accompagnent, le bloggeur à tendances mythomanes s'attirera la sympathie de bon nombre de couillons incapables de la moindre réflexion (ce qu'on appelle le syndrome Berlusconi), tout le monde fermant les yeux de peur de voir ses propres mensonges et contradictions mis en évidence, ou tout simplement, pour continuer à bénéficier des visites de celui qu'on sait mythomane.
Tout ça reste bon enfant, même si les auteurs de telles farces n'en sont généralement pas… mais que voulez vous, la vie peut sembler parfois si fade, et à l'instar de la mère au foyer qui se fait chier dans sa vie de bourgeoise coincée, préférant au passage elle aussi de plus en plus s'adonner à l'internet qu'aux séries à deux centimes pour s'évader, le bloggeur, lui, s'invente une vie.
Gavé que nous avons été depuis notre enfance au scénarios catastrophes et aux histoires complexes, nous assistons au résultat d'une lente lobotomie télévisuelle. La vie semble bien monotone et la couleur du mensonge et un eldorado pour les paumés.
[V] Courte conclusion pour article long.
En définitif, le bloggeur, c'est un type comme toi et moi, ni exceptionnel ni ordinaire, c'est juste un pseudo ridicule qui cache un paumé parmi tant d'autres.
C'est quelques photos derrière un écran, des mots plus ou moins bien choisis posés à la va-vite par le biais d'un clavier, des pages et des pages de vide, mais pour celui qui sait lire entre les lignes, le blog nous révèle bien souvent l'essence même de celui qui l'édite. On jauge ainsi la valeur de l'humain, et putain, c'est foutrement bas.
«.´¯¯`•.,¸¸,.•´¯*Δ†ØЛ ǿF †ħэ ЄИĐ*¯`•.,¸¸,.•´¯¯`.»
( [VI] C'est terminé alors tu te casses maintenant !
Je suis conscient qu'il existe une contradiction à user du blog pour le critiquer alors ne m'en faites pas la remarque. )
C'est beau comme du Cloclo
*émue*