Je digère mon immortalité en suçant mon colon. Je trais les mamelons divins de l'oubli, mais le nectar du néant hérétique n'emplit jamais mon estomac troué, je tire la chasse pour laisser s'échapper le trop plein de vide, c'est n'est que le début. Je pousse, je pourris et tombe de l'arbre en m'écrasant comme un testicule trop fermenté. Les corbeaux se nourrissent du concept cannibale de la révélation, ce n'est que le début. Tout n'est qu'une nouvelle version de la vérité. Corrigée, tronquée. Nous infirmons le futur pour mieux rire du passé.
Seul compte le
moment présent, l'instant polaroïdé, l'écrin immortel sous cadre de verre. Mais ce qui était réel hier l'est il aujourd'hui ? Je racle mes parois stomacales pour un peu plus de foi, je
n'y trouve que les restes de mon agonie primaire de ver solitaire. Finalement,
tout n'est que remplissage. Je m'enivre au méthane nauséabond de l'ennui, car j'apprends douloureusement que
l'inexistence est un doux cocon, entre le rêve et le sommeil et par delà l'immortalité.