Il ne sent pas vraiment bon, il a le regard terne perdu dans le lointain et la figure pleine de trou ; je ne parle pas d’une tranche de gruyère laissée six mois au bord de la fenetre en plein soleil et posée sur la tronche d'un lépreux…mais de qui donc alors ?
C’’est très simple : je parle du teuffeur hard-core.
Une vague ressemble entre mélange subtil de skateur pour la largeur et le (peu de) goût vestimentaire, de punk pour les couleurs militaires et les coiffures ridicules réalisé à la colle à bois, de goth, à cette différence qu’il préfère s’accrocher ses piques directement dans les trous de sa peau plutôt que les porter en bracelets ou collier, parfois une vague réminiscence de la racaille au fond de son inconscient lui fera porter une casquette, et pour finir, une dose de clochard pour l’odeur. On passe tout ça au mixer et tadaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin !
Le teuffeur ne vit que pour deux choses : la défonce et les sons électroniques insupportables tels que la techno bourrine ou hard-core (prononcez « hâr-côrrr », si possible en mâchant quelque chose de mou et de pâteux), les mauvais esprits diront que pour supporter une telle musique, il faut de toute façon être défoncé, voir à la limite de l’overdose.
Le teuffeur vit essentiellement dans les bois ou dans la rue. Lors de la période de rut, il gagne les sous-bois et les champs privés des petites bourgades afin de se rendre au saint sanctuaire : une rave quelconque ou il pourra se défoncer à loisir grâce aux quelques billets gagnés en mendiant.
Si il est un peu plus malin c’est lui qui fournira les « plombs » aux autres, s’assurant une défonce gratuite et des bénéfices juteux.
Par tout les temps, le teuffeur ne raterait en aucun cas la période de rassemblement qui les attire en des endroits reculés et boueux.
C’est un peu comme woodstock en fait, en moins important certes, mais ca reste dans la même optique. Une bande de défoncés sautillant joyeusement dans la boue ou copulant à même le sol avec d’autres (consentants ou non).
Pour ce qui est de la philosophie qu’implique ce mouvement, je serais incapable de vous renseigner. Même le plus vaillant sociologue de l’absurde ne peut tenir une discussion de plus de cinq minutes avec un légume qui se prend pour un extra-terrestre tellement il plâne haut…quoi qu’encore les propos incohérents ne sont pas le pire chez ce type de personnes…non le pire c’est son hygiène dentaire (quand il a encore des dents), et son haleine qui ferait même fuir un chacal.
Nous devons donc nous contenter d’étudier cet être hors du commun (de loin si possible) et interpréter ses actes avec plus ou moins de résultats. Peut être un jour comprendrons nous la psyché de cet être et nous serons à même de pouvoir communiquer avec eux.
Il ressemble tellement à l’être humain qu’on pourrait penser qu’il est de la même planète que nous, mais puisqu’en général les spécimens rencontrés par mes confrères et moi-même nous apostrophent par un « salut les humains ! » nous privilégions la thèse de l’apparition de la vie extra-terrestre sur terre.
En attendant nous observons ces joyeux lurons sautiller des heures durant (comme quoi la coke et les X c’est parfois mieux qu’un café bien noir) malheureusement les quelques mâles et femelles que nous avions étiquetés pour faire nos recherches ont disparu avec leurs congénères au petit matin, certainement récupéré par une navette spatiale (la techno et le hard-core sont ils une carte routière pour petits hommes verts ?) laissant derrière eux les spécimens peu viables errer ca et là en s’écriant « E.T téléphone dealer »
Peut être le nom de leur lointaine planète…
:)