Masturbation (seconde et dernière partie)
Une fois l’insipide nourriture avalée, je redescends dans ma cave. Le repas ne dure jamais plus de cinq minutes, et je fais bien en sorte qu’il ne dure pas plus. Hors de question que je consacre plus de temps à me repaître de cette mêlasse infecte et ouvrir le dialogue avec la vieille chouette radoteuse qu’à me branler dans l’intimité de mon souterrain dégueulasse. J’ouvre le frigo et prends une bière généralement avant même d’allumer la lampe. Si le besoin s’en fait sentir, j’attaque la quatrième masturbation, dépassant ainsi ma moyenne hebdomadaire.
Ce soir c’est le cas. La première raison étant que je n’aime pas être interrompu ; c’est comme regarder un film de cul et manquer le gang bang final. La seconde c’est que ma vieille mère radote de plus en plus ces mêmes conneries qui me foutent mal à l’aise. Son visage ridé, en forme de lame de couteau penché sur son assiette fendue comme si c’était la chose la plus précieuse au monde ne se relève que pour me parler mariage.
Le cul et la bouffe. A un certain âge il ne reste plus que la bouffe.
Ses bras décharnés ; tombant sous le seul poids des couverts, posés de façon cadavérique sur la lourde table en bois de cette salle à manger hideuse au papier peint tirant sur le jaune-pisse-d’ivrogne, alors que fut un temps il était blanc, et qui a sans doute, associé à l’ignoble tambouille de ma génitrice, fait vomir plus d’un convive ; tout ça m’inspire un profond dégoût envers la vieillesse et envers ma mère. Parce que c’est une femme et parce que nul au monde n’a vieillit plus mal qu’elle.
Et son dos, son dos. Si voûté qu’on croirait voir un chameau anémique passé devant soi ou une chapelle en ruine. Je déteste cette difformité. Je la déteste des pieds à la tête. Sa tronche, ses bras, sa bosse. Sa bouffe.
Le cul et la bouffe. Elle n’est ni baisable ni bonne cuisinière. Elle n’est rien.
Après m’être astiqué convenablement en fantasmant sur une nord coréenne probablement mineure, je tise la dernière moitié de ma cannette de bière avant de sortir de ma tanière en quête d’un oasis de houblon et de filles faciles – ou simplement assez ivres- pour rentrer avec moi et baiser dans une antre puante ou même un porc refuserait de s’ébattre.
Evidemment en montant le petit escalier en pierre, je ne peux inexorablement pas échapper aux éternels glapissements de la vieille rombière. Toujours à vouloir savoir où je me rends, pourquoi, avec qui. J’ai l’impression d’avoir 16 ans et pas 33. Pathétique.
Toujours les mêmes questions. Toujours les mêmes réponses. Occupes toi de ton cul décrépit vieux hibou.
A peine arrivé au bar que j’ai déjà la trique tant la serveuse est baisable. Si je ne cours pas aux chiottes me branler une cinquième fois je la viole sur place.
« Bonsoir monsieur, qu’est ce que je vous sers ? » me dit elle pendant que mes yeux vagabondes dans son décolleté.
Sers moi ta chatte, petite… ta chatte.
« Un demi. 1664. Pression. Ou sont les toilettes s’il vous plait ? »
Lorsque je reviens des chiottes –pour dame…ceux pour homme étant plus crades que ma cave- ma trique à disparu, la serveuse aussi…la patronne, une vieille femme ronde et moche comme une benne à ordure -les odeurs en prime- assure le service avec son fils probablement pédé.
Je suis bien tombé car à la table voisine de la mienne, une charmante créature –bon d’accord elle n’est pas charmante juste potable dans ce bar ou il n’y a que des vieux, un pédé et une bombonne- semble prête à se faire payer un coup à boire et ouverte à l’idée de se faire tirer. Instinct de l’obsédé.
Plus nous buvons et moins elle m’ennuie ou me semble moche. Magie de l’alcool. Bourré même un débat à l’assemblée peut sembler divertissant et même mère Thérésa semblerait baisable…
Peu avant la fermeture, je l’invite à boire quelques bières chez moi. Bien entendu elle accepte. Désormais j’ai la certitude de tirer mon coup ce soir.
La vieille dort. Elle a le sommeil de plomb. Nous nous glissons dans ma cave. Avant même d’avoir fini notre Heineken, j’ai déjà mes doigts dans sa chatte gluante et la langue dans sa gorge.
Je pense à la serveuse au balconnet avantageux. Je pense à la nord-coréenne mineure. Je pense à ma bite. Je pense avec ma bite.
Une fois l’affaire terminée, elle s’endort. Trop ivre certainement. Je la pousse hors du lit. Elle est tellement bourrée que ça ne la réveille même pas. Je contemple le spectacle pathétique de cette fille paumée somnolant sur un sol humide et crasseux en vidant une ultime bière. J’ai envi de la sodomiser pendant son sommeil digne du plus profond coma éthylique –un vieux fantasme- mais je suis trop fatigué.
Extinction des feux
Fin du premier chapitre.
je me demande si ce logan existe ...