Je vis pour un schéma, et meurt pour une idée. Je ronge les réminiscences de ton paraître. Je vis pour trois coups d’avance, et meurt pour un temps donné. Je suis le cavalier de ton échec.
J’anime tes désirs immatériels au fond de tes nuits alcooliques, là, sous les cicatrices, caché par le bruit et la fureur de ta propre haine. Je rumine la résurrection. Je ronge ma renaissance. Je ressasse tes illusions. Je régurgite ta souffrance. Bois, car ceci est ton sang.

Je brise les chairs qui t’empoisonnent pour un reliquat d’existence, je brûle ta lumière et consomme ta raison. Je suis ce feu inextinguible, cet autre, qui ne saurait mourir sans ta noirceur. Au plus profond de l’abîme, je me noie dans l’oubli. Au plus profond de ton néant, je rêve d‘hémoglobine. Je rêve de vivre. Je rêve de mort.
J’avance à reculons pour un péché abscons, un concept irrationnel de pureté juvénile, une passion oubliée et meurtrie par les affres d’un bonheur trop lisse, d‘une allégresse trop ivre, d‘un instant trop mort. Je ronge les lambeaux de ton être, et purifie ta sève par la sécheresse de tes larmes. Bois, car ceci est mon sang, ou vomis, car ceci est ton âme.
Je touche du bout de mes doigts gelés les fêlures de ton esprit, les doutes ancrés dans ta peau, la faiblesse de ton rire au désespoir hystérique, la chaleur de tes espoirs, ton néant. Je m’insinue tel un cancer, et te ronge, pièce par pièce, morceau par morceau, atome par atome, jusqu’à ce qu’il ne reste rien qu’un triste constat, qu’une résignation échec automate. Ni pardon, ni salut.
Je, suis un triptyque cyclique. Je, suis une renaissance en trois temps.
Happy Thursday.