Affalé sur mon lit, à fixer le plafond…voilà mon activité préférée.
Profitant de la douce chaleur de la couette, je me laisse bercer par le désormais mythique album unplugged de nirvana, quand soudain, une irrésistible envie de me lever s’empare de moi, épaulé par le sentiment d’être en retard. Sans vraiment savoir pourquoi je me lève d’un bon afin d’affronter le monde extérieur…en caleçon et torse poil s’il vous plait. (Les filles, on se calme !)
A peine ai-je posé le pied au sol que l’autre se prend dans les couverture garantissant une chute mémorable et ridicule, la tête la première sur ma table de chevet ; mais bon c’est pas grave il n’y a rien à l’intérieur. (Je vous laisse le soin d’interpréter cette dernière remarque à votre guise)
A peine relevé et remis de ma chute, je trébuche à nouveaux sur le manche de ma guitare pour finalement m’exploser les ratiches sur le bord d’une table basse en bois quelconque certes, mais néanmoins massif.
Je persiste néanmoins dans ma démarche : pressé sans savoir pourquoi…tels sont les contraintes de l’homme moderne.
Avant d’atteindre la porte et pour renouveler le vieux dicton « jamais deux sans trois » voilà que je m’entaille le pied avec la lame d’un opinel bloqué par un amoncellement de choses et d’autres, et comme par hasard, disposé de façon telle qu’il est impossible de ne pas se couper un orteil ou deux au passage avant de marcher sur les punaises et autre bouts de verre qui jonchent le sol de mon antre.
Arrivé en presque un seul morceau, je me décide à ouvrir la porte qui sépare ma porte de chambre de celle de ma sœur, de mes parents, de celle la salle bain ainsi que de celle qui mène au reste de l’appartement…surprise : rien de tout ça n’existe. A la place se dresse un escalier qui me dirige vers les profondeurs abyssales ou l’esprit humain n’a jamais déposé un neurone.
Je descends donc l’escalier (bien qu’il se dresse comme dit précédemment) pendant quelques minutes. L’obscurité gagne en intensité, mais au bout du chemin, j’aperçois un coffre en bois sorti tout droit de l’île aux trésors.
Je l’ouvre et découvre avec stupeur qu’il est vide et sans fond…et qu’une échelle en dépasse.
Je prends alors mon courage à deux mains et descends le long de l’échelle poisseuse et gluante avant que le coffre ne se referme sur mes doigts.
Une fois en bas et toujours dans l’obscurité la plus complète, j’avance à tâtons dans un couloir étroit ou résonne des abominations musicales telles que « j’veux qu’on baise sur ma tombe »
Cette hérésie me fait frissonner tant elle est abominable, j’accélère donc le pas, jusqu’à trouver une porte. Je l’ouvre et découvre que la pièce sur laquelle elle donne est quasi impossible d’accès, bloquée par des sortes de tissus qui dégorge par le seul orifice que je connaisse à ce jour : l’entrée.
C’est quand les supplications lointaines et Saeziennes stoppent pour faire place à Kyo remixé par indochine et chanté par la star ac’ (bref l’angoisse totale) que je me décide à plonger dans l’inconnu.
Je rampe, me débat, me faufile même, en ces lieux étranges et douillets.
Et, à force de persévérance, la lumière réapparaît enfin. Je passe la tête par une embouchure minuscule, respire un bon coup et constate que je suis dans ma chambre, nirvana tourne toujours… Je constate aussi qu’il est plus de huit heures et demi et que je suis en retard pour un rendez vous important.
Je me lève en sursaut, me prend le pied dans les couvertures et me rétame méchamment la gueule sur ma table de nuit. Je me relève pour retomber aussi sec, trébuchant sur le manche de ma guitare et m’explose les ratiches sur le bord d’une table en bois quelconque mais massif néanmoins…
Je me relève d’un bond pour me diriger vers la porte, je m’entaille le pied avec une lame d’opinel au passage, quelques bouts de verre jonchant le sol de ma chambre quand soudain, arrivé devant la porte, le doute m’assaille…Je tourne la tête retourne vers mon lit et me recouche après avoir vérifié la date du jour, et constater avec désespoir que je ne pourrais pas rester longtemps dans cette enveloppe chaleureuse et moelleuse puisqu’une bande de crétins et amis bien attentionnés vont me souhaiter mon anniversaire et m’inciter à sortir…j’ai pourtant peur de ce que je vais trouver derrière ma porte.
L’inconnu, l’inexplicable et la médiocrité…et comme pour cette histoire, un semblant de déjà vu qui n’avait rien d’un rêve et tout d’un cycle inéluctablement répétitif sans queue ni tête, et par-dessus tout, sans signification particulière.
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( putain 21 balais...j'pensais pas vivre aussi longtemps)