Malgré que la réitération annuelle d'événements inutiles genre fêtes de Noël, 14 juillet ou fête de la musique soit de mise chez le genre humain, je m'émerveille tel un enfant quand je mets le doigts sur quelque chose d'inédit, enfin inédit, à mes yeux tout du moins. Car jusqu'à cet après-midi, je n'avais jamais été spectateur en direct du tour de France, enfin du cortège qui précéda de deux heures au moins le troupeau de pédales montées sur vélo. Non pas que ce sport, et encore moins le visionnage intensif et télévisuel façon beauf baveux à l'œil hagard passant une journée sur le bord d'une route avec son camping car merdique et du Johnny à fond dans l'attente de voir un éclair de dix seconde sur une route me fasse rêver, et puis là n'est pas la question, je pense que faire la critique d'un événement ou d'une émission télé, c'est faire croire à ses lecteurs qu'on a quelque chose à dire et qu'on mérite son titre de blog méchant comme tout très apprécié en ce moment et qu'on oubliera dans deux mois.
C'est un peu comme cette mode de toujours cracher de bon cœur sur les émissions de télé réalité : Six ans après la première diffusion de la première émission du genre en France, certain croient avoir fait la découverte du siècle cette année en brossant un portrait au pic a glace de la dernière née chez nos amis de TF1. Bon c'est de la merde, ok. Le sport à la télé c'est de la merde aussi, donc je me laisserai pas aller à la facilité. Il suffit bien souvent d'éteindre son poste de télé pour échapper à la sous culture de masse, et c'est toujours plus intelligent et constructif que de se fader un programme qu'on déteste sous prétexte de vouloir lui tailler un short sur son blog pour se donner l'air intelligent au détriment des plus cons qui nous le liront. Le pire serait d'en faire deux articles, histoire de bien prendre son lectorat pour des cons.
Et pourtant, ma démarche se veut quelque peu similaire, mais encore une fois, dans la veine de mes études sociologiques - comportementalistes. Une manière de décrire ceux que nous devons haïr et apprendre à reconnaître aujourd'hui, pour mieux les éliminer demain.
Revenons donc sur le tour de France. Et plus particulièrement, le défilé de sponsors qui le précède. Rendez vous compte :
En plein Marseille, des grands axes de circulations fermés aux gens comme moi qui travaillent (plus) pour gagner (plus) leur croûte, et laissés sous la surveillance d'une tripotée de flics et d'une armée de morts-vivants attendant béatement on ne sait trop quoi. Soudain, techno-rap tendance à fond et même du Diam's (l'angoisse totale quoi), amuseurs - anonceurs publique montés sur voitures et mini bus customisées aux couleurs d'une marque ou d'un syndicat, une véritable page de pub sans fin et… aucun moyen de zapper. L'horreur. Et si encore ça s'arrêtait là.
Car ce manège, en plus de subjuguer totalement petits et grands, corrompt les esprits faibles venus ici par amour de la roue et parce qu'ils n'avaient rien d'autre à foutre de leur vie pathétique de mollusques. Oui, il corrompt.
Non content de priver les travailleurs des grands axes, de me casser les oreilles, et de donner une fois de plus l'exemple navrant que l'on vit dans un monde axé uniquement sur le bien être dans la consommation, voilà qu'on appâte ! Voilà qu'on pêche ! Voila qu'on me bombarde surtout ! Avec des dépliants publicitaires emballés sous cellophane, avec des bonbons plastifiés pour bien résister à la chute sur le macadam brûlant, avec trois rondelles de saucisson venues toutes droit d'une deux chevaux « cochonou », avec des magnets MMA pour frigo, des mini-sachets de bretzels, des produits dérivés pour composer le vide scénaristique qui sera j'en suis sur, la marque de fabrique du film les Simpson, puisque c'est ce vide qui est le fer de lance de la célèbre série depuis la saison 11.
Mais Dieu merci, la camionnette aquarelle se passe de nous jeter des packs d'eau, pour préférer des dépliants mais qui sait, ils contiennent peut être de l'eau emballée sous vide. Car oui, je n'en sais rien.
Navré par ce spectacle, ce défilé haut en couleur faisant définitivement penser à la gay pride, un cirque abjecte tentant de nous vendre un mode de vie par des moyens limites et tape à l'œil, je n'ai pas daigné me baisser pour ramasser ces merdes qu'on jetait à la foule comme autrefois, on jetait des quignons de pain aux manants.
Quelle ne fut pas ma surprise, lors des premiers bombardements, de voir les gens se précipiter pour ramasser ces « cadeaux publicitaires », ces échantillons grotesques jetés avec le plus grand mépris. Quelle scène surréaliste, d'observer ces cons se baisser précipitamment pour je ne sais quoi, même s'ils n'avaient, au fond, pas besoin de ce qu'ils allaient ramasser. L'instinct ? L'avarice ? Le jeux ? Qu'est ce qui pourrait expliquer ce comportement quasi-général ?
Tentant d'éviter la pluie de sachets cellophanes et la bêtise qui émane de la foule, j'avance, dépité. Et je me dis que cette situation mérite bien un article, car si devant sa télé, on peut effacer la connerie en appuyant sur le bouton, et bien dans la rue, au contact des gens, c'est une autre histoire.
La connerie ne s'efface malheureusement pas. Elle pullule, elle transpire, elle regarde le tour de France, elle pue, elle s'abaisse et se bat pour des babioles et de la bouffe qu'on lui jette avec la suffisance et le mépris des puissants en attirant son attention avec force de sons et d'artifices grossiers. Il convient d'éliminer dans d'horribles tortures et d'immondes souffrances celles et ceux qui bombardent, celles et ceux qui s'abaissent et enfin, ceux qui pédalent, car bien entendu, tout est de leur faute et parce qu'être con à ce point là et collaborer avec un tel événement, ça mérite la mort par lapidation à coup de figues.
Les pédaleux sont cons, les matteurs becs et ongles dehors aussi.
Ca fait peur.
Et ça y est, Sieur Atom a le net ? Maintenant que je vais bientôt prendre un peu de large ! Bordel à Q !