Un jour viendra où la paix régnera sur terre et sur les Hommes de bonne volonté, où les génocides et les guerres ne feront plus rage, où les peuples du monde se prendront par la main sans peur, sans haine.
Dans un monde parfait, nous aurons stoppé le réchauffement climatique et userons d'énergies propres et entièrement renouvelables. Nous n'aurons plus à craindre pour nos emplois, car plus personne ne travaillera, tout sera gratuit. Tout ce dont nous pouvons rêver nous sera fourni grâce à des inventions défiant l'imagination. Il suffira de concevoir ce qu'ils nous faut pour que l'objet de nos besoins ou nos envies se matérialise. Nous aurons ainsi réglé le problème de la nourriture et de l'eau. Nous n'aurons plus besoin de cultiver des plantes ou élever du bétail pour nous nourrir. La faune et la flore prospéreront en toute liberté et envahiront des autoroutes devenues inutiles.
Dans un monde parfait, nous ne nous insulterons plus, nous dialoguerons, nous ne nous déchirerons plus, nous nous entraiderons, nous ne nous battrons plus, nous nous aimerons. Personne ne possèdera rien, mais chacun possédera tout, il n'y aura donc plus aucune raison de nous entretuer. Les religions disparaîtrons, car les humains ne chercheront plus des réponses idiotes à des questions obsolètes. Notre quête du bonheur et notre peur du néant disparaîtront, car nous n'aurons plus rien à craindre, parce que nous serons heureux, parce que seul notre mort sera le tribut à payer pour notre passage sur Terre. Nous n'aurons plus à nous tourner vers des temples du mensonge, vers des idoles faites de miroirs et de fumée, vers des dieux imposteurs pour sauver nos âmes de nos propres démons et angoisses.
Dans un monde parfait, nous ne serons plus parasités par des concepts et des émissions abrutissantes, chacun pourra se créer ses propres histoires et les mettre à disposition de qui veut s'en nourrir sans qu'il soit besoin d'en faire l'article. Ainsi, nous aurons tous notre chance de faire partager ce que nous avons de meilleur, sans pour autant en attendre une reconnaissance surfaite, car le simple fait d'être pleinement libre de ses idées constituera une rétribution suffisante.
Dans un monde parfait, chacun sera totalement libre, réellement libre, de ses idées et de sa dimension physique, sans que cette liberté n'empiète sur celles des autres. La liberté de chacun dépendra de celle des autres, en place et lieu où elle n'était, dans l'esprit des théoriciens blasés et moralisateurs, qu'un frein à celle d'autrui. D'ailleurs, de théoriciens blasés et de nabots despotiques, nous ne serons plus les suppôts, les dévôts ou les esclaves. Il n'existera plus de chef, plus de politique, plus d'état souverain supplantant la place qui revient avant tout à l'être humain.
Dans un monde parfait, nous ne nous soucierons plus de toutes ces choses insignifiantes qui nous rendaient affables, colériques ou déprimés. Dans un monde parfait, nous n'aurons plus aucun problème.
Oui, mes amis, dans un monde parfait, nous nous ferons foutrement chier ! Une demi heure à écrire cette merde sans y placer la moindre insulte teinté de haine et déjà j'en ai des suées. Non mais, faut arrêter de délirer comme des hippies ! Et c'est pour ça, qu'en ce début d‘année 2010, il était nécessaire de faire une piqûre de rappelle à l'humain (qui, dans sa vision étriquée de créature éphémère, croit que toutes les bonnes choses arrivent spontanément et qu‘elles vont coïncider avec la venue de la nouvelle année) et à part moi, je ne vois pas qui pouvait s'en charger.
Non mais rendez vous compte, tas d'hippies gauchistes pacifistes écologistes libertaires anti-mondialisations que vous êtes, que votre monde à la con, il est chiant à crever, et je préfère encore tout détruire et continuer sur notre lancée que voir un jour une catastrophe pareille se produire. Le plus rassurant, c'est que nous sommes des milliards dans ce cas (Même si beaucoup sont loin de théoriser ainsi leurs mauvaises actions et ce qu'elles impliquent. Ils n'ont conscience de rien, ces veaux, c'est tout).
Aussi, au lieu de souhaiter que tout s'arrange et que tout aille pour le mieux dans le meilleur des mondes, au lieu de souhaiter qu'en une année à peine, tous les problèmes du monde soient résolus, je souhaite que le monde reste tel qu'il est, voir même pire.
Pour 2010, je veux plus que ça ! Je souhaite encore plus de boucheries génocidaires, plus de catastrophes écologiques, plus de pauvretés et de crises financières, plus de malheurs sociaux liés au consumérisme effréné et la croissance psychotique. je veux plus, plus de morts, plus de déchéances, plus d'actes abjectes qui ternissent les hautes aspirations humaines, plus de guerre, plus de révolutions vides de sens qui n'ont jamais permis qu'à d'autres despotes liberticides de mettre la main sur le pouvoir, plus de tyrans, plus d'armes et d'explosions, plus de fanatiques adeptes jusqu'à l'amaigrissement intellectuel de tous les livres saints du monde, plus de CO2, plus de bagnoles, plus de mazoutes, et qu'on vide les réserves de cette putain de planète une bonne fois pour toute et qu'on en parle plus !
Pour 2010, je veux plus d'efforts de votre part pour qu'on préserve le sens unilatérale que nous donnons à l'existence, car la nature de l’Homme est avant tout de solutionner un problème (qu’il a généralement créé mais qu'importe). C’est là, la seule et unique raison de l’apparition de notre faculté de penser : Résoudre des problèmes. Si nous n’avons plus de problème à résoudre, nous nous ferons chier et irons ainsi à l’encontre même de l’évolution.
Et si ça ne vous plaît pas ou si vous n'êtes pas d'accord avec ma théorie, et bien vous avez tort, aussi ne vous en prenez ni à moi ni à mes semblables, mais à celui qui, un jour, alors que nous étions peinards dans nos grottes, celui qui, un jour, alors qu’on se satisfaisait pleinement en cueillant connement des baies sauvages et en bouffant notre viande crue, à même l’animal, celui qui, un jour, baignant dans le marasme intellectuel ambient le plus complet a déclaré un truc du genre « Hé les gars, j’ai une idée… »
Si on avait fracassé à coups de masse cet enculé, on en serait pas là, on serait retourné joyeusement au fond de notre caverne en tirant une femelle par les cheveux, et tout serait resté en l'état.
Ce monde serait effectivement resté… un monde parfait.