Tout part d’un bruit, du fond de mes entrailles, tout part d’un bruit, de ceux qu’on n’entend guère avec les oreilles. Tout part d’un éclat, de ceux qu’on écoute attentivement, qu’on cherche à tâtons patiemment, du bout de son esprit écaillé, pour finir par s’ébrécher les larmes. Tout part d’un murmure, d’un roulement de machine, qui perce les tympans de mon armature. Vacuum ! Vacuum !
Tout part d’un soupir, d’un affligeant diagnostique, d’un constat de mort et de néant. Vacuum ! Vacuum ! Tout meurt dans un éclat, se noie dans la lassitude, et tremble dans le vide alors qu’augmente les cris de la machine ; elle s’emballe et se cabre à mesure que mon essence se ternit. Tout pleure dans un silence intemporel où j’ai craché à la face de Dieu. Vacuum ! Vacuum !
Tout meurt dans un néant incommensurable d’échecs. Vacuum ! Vacuum ! Tout s’enfonce dans le marasme poisseux et stagnant des eaux troubles de l’existence ! Vacuum ! Vacuum !
Et cette machine qui se rit de moi, qui file comme le torrent, qui fuit comme mon ombre, qui meurt et renaît. Chaque seconde. Vacuum ! Vacuum ! Et cette mécanique du diable qui hurle à mon oreille ! Vacuum ! Vacuum ! Et cet engin de mort, cet engin de vie, qui pleure et qui gémit, de plus en plus fort, de plus en plus vite, de plus en plus fort, de plus en plus vite ! Vacuum ! Vacuum !
Et cette vie qui défile, mais n’avance pas, cette existence bestiale, qui hurle à la liberté, mais que je n’entends pas ! Vacuum ! Vacuum ! Et cette machine du diable qui lui cloue toujours plus de chaînes. Vacuum ! Vacuum ! De plus en plus fort, de plus en plus vite ! Vacuum ! Vacuum !
C’est dans un tourbillon d’absolu néant qu’est née l’obscure lumière des jours inutiles.
Vacuum ! Vacuum !
Et le murmure de cette machine, qui titille mon âme, comme le temps qui passe, mais qui n’avance pas. Et le murmure de cette mécanique du diable, qui berce mes plaies...
Vacuum… Vacuum…