Comme chaque français devrait l'être, c'est avec effroi et incompréhension que j'ai accueilli la nouvelle de l'arrestation de DSK la semaine passée (En fait non, ni effroi ni incompréhension, pas même une petite honte, je ne vais pas me sentir blessé dans mon orgueil patriote - lui même déjà bien relatif - parce qu'un autre con tout aussi patriote s'est fait menotté à l'étranger.)
A la rigueur, l'affaire m'intrigue, parce qu'un oeil avisé et raisonnable saurait déceler la vérité par delà les procédures à la Law and Order, les camouflets internationaux et autres soliloques journalistiques digne du résumé des épisodes précédents des séries à deux balles (Mais bon, au pays de l'oncle Sam, on fait comme l'oncle Sam, alors qu'on aille me chercher une grande croix, un bidon d'essence, une corde et un n... pardon, je m'égare.)
Il existe des éléments plus que troublants dans cette affaire. Je ne veux pas enfoncer le clou, ni une porte ouverte, ni quoi que ce soit, on sait jamais, il y'a peut être une femme de chambre à proximité, mais l'un de ces éléments est bien entendu la nudité de l'un des hommes les plus influents de la planète. Ha ok, il sortait de la douche. Mais diantre, que faisait-il nu, sous une douche ? Rah l'ordure, le fourbe, le pathologique tricard dont la semence honteuse rejaillit à la face de Marianne, avant que l'excèdent ne soit essssspongé dans le drapeau tricolore... Bon, admettons qu'une douche se prenne nu (Attention, je dis pas que je suis un gougnafier aux mœurs légères, mais il m'arrive, occasionnellement, d'être nu, particulièrement si je sais que je vais être mouillé, en intérieur j'entends, j'ai ma pudeur, lorsqu'il pleut, j'ai au moins un parapluie) et donc en toute logique, qu'en sortant de cette douche, on soit toujours nu (Formez des images avec vos esprits), il est possible que par inadvertance, on apparaisse à la vue d'un visiteur qui n'était pas prévu... La cause est donc entendue, DSK avait tout à fait le droit de se trimballer le FMI à l'air, dans sa chambre, tout nu et tout mouillé.
La suite des événements répond à une démarche logique imparable. Remettons nous en situation. Nous sommes nus, dans une chambre d'hôt... Holà, j'en vois qui sont un poil trop en situation. On se calme. C'est bien. Donc, on est nu, on est vieux, on est moche, dans une chambre d'hôtel, face à une trentenaire noire ébène, penchée en avant sur le lit. Bon moi perso, l'exotisme, c'est pas mon truc, mais conversons de manière générale. On nous parle tout de suite viol et de séquestration. Alors d'une part, retournons le problème. Nous sommes toujours en situation. Nous sommes toujours nu et plein de thunes, y’a une femme, pas vilaine, la croupe en l’air face à nous. Vous vous précipitez sur la femme, ou sur la porte. ? Je pense que si ce n'est pas un caniche qui répond à la question, personne n'irait limer une planche de bois. Mon opinion est que les vêtements permettent à l'homme de réfléchir, car se dévêtir en présence d'une femme monopolise une grande partie de notre capacité de concentration, mais la barrière fibreuse d'un costar-cravate en moins, que reste-il, sinon un être réduit à ses pulsions les plus basiques. C'est scientifique. Donc je ne crois pas à la thèse de la séquestration. Je pense qu'à ce niveau là, on sera tous d'accord : dans un moment pareil, tu ne penses pas à la porte. Pour te retenir un peu, éventuellement. Heu ouais, sauf si t'es vieux, la kike à l'air et que... Bon ok, admettons, il est possible que tu veuilles, à un moment donné, fermer la porte, à moins que tu t‘attendes à en voir débarquer une deuxième. Mais non, pas une deuxième porte. Essayez de suivre un peu. Mais entre le moment ou tu sors de ta douche, que tu apparais nu, que tu essaies de violer, que tu fermes la porte, et que tu retournes finir ce que tu as commencé, tu m'expliques ce qu'elle fait la présumée victime ?
C'est une employée appliquée au point qu'elle continue à refaire le lit ? Elle reste sans bouger devant un homme nu ? Une américaine? (Entendez par là "puritains comme ils sont ?") Non, une américaine, face à un pénis, ça panique, ça hurle, ça gigote dans tous les sens, et surtout, ça se barre. Rien qu'une main sur l'épaule et une proposition un peu graveleuse faite en tête dans un ascenseur, outre-Atlantique, ça va chercher dans les 30 ans de prison, faudrait voir à pas se foutre de not' gueule.
Alors j'aimerai bien croire à la thèse de la victime innocente, qui ne pipe mot (S'il vous plaît, c’est sérieux…) et n'appelle pas à l'aide alors qu'elle se fait molester. Je ne crois pas à la thèse de la victime innocente qui ne gagne pas un rond et élève seul un fils de moitié son âge (ce qui en dit long sur sa moralité, hein, chienne !), qui tombe sur un millionnaire tout nu, et ne va pas devant le tribunal pour le pognon, mais pour la justice...
Il est bien connu que lorsque la pauvreté se confronte à la richesse et au pouvoir, ce sont les pauvres qui font couler le premier sang. C'est cette rancœur et cette jalousie envers la réussite, cette avidité, qui pousse le pauvre aux pires exactions, à ruiner la vie d'un homme pour quelques dollars. Je vois mal un homme de pouvoir, user de sa position, pour imposer des actes dégradants à une femme, juste parce qu'il le peut, et qu'il aurait les relations et l'argent nécessaire pour étouffer l'affaire. Voyons ! Soyons sérieux une minute. Et puis les socialistes sont forcément des gens biens, ça tombe sous le sens.
Toujours est-il qu'au delà des clivages sociaux et politiques, c'est bel et bien l'un des nôtres qui est retenu contre sa volonté dans un pays étranger, et comme tous les français poursuivis par la justice à l'étranger, DSK est innocent. Un français est toujours innocent. Même quand on le trouve avec des otages plein sa cave au Mexique, un français est, TOUJOURS, innocent. Ca s'appelle la doctrine Nicolas.
En conclusion, si nous voulons que reste intacte la respectabilité de la France, nous devons faire en sorte que DSK soit effectivement innocent. Comment ça, faire en sorte ? Qu’est-ce que c’est les histoires ? Et bien j'attends de vous, messieurs, que ce week end, vous preniez une chambre d'hôtel et que vous attendiez, à poil au sortir de la douche, la femme de chambre. Avec un peu de chance, on arrivera bien à faire croire à ces blaireaux d'américains que chez nous, faire un truc pareil, c'est culturel, et l’honneur de la France sera sauf.