Etant gamin, je me souviens clairement de ce que j'espérais posséder en matière de superpouvoirs. Voler, être indestructible, grimper aux murs comme spider-man, pouvoir balancer des Kamehas et me transformer en super saïyen, des griffes en adamantium… bref un pouvoir cool et destructeur. N'importe lequel, je n'aurai pas fait le difficile. Bon bien évidemment, j'étais tout a fait conscient de l'improbabilité de choper des pouvoirs au petit matin, mais bon. Toujours est il que si il y a bien un pouvoir que je n'ai jamais souhaité, et que je trouve particulièrement inutile et stupide, c'est ce nouveau délire des scénaristes de dessins animés pro-hippies débiles pour jeunes crétins qui consistent à pouvoir parler aux animaux. Je ne citerai aucun de ces navets ringards de peur qu'on pense que j'en ai fait une étude approfondie, mais force est de constater que c'est un pouvoir pour le moins récurrent. Un ou une gamine solitaire qui passe son temps avec en général un singe pouilleux et qui parle aux animaux. Génial. Quel concept. Si c'est pas le chemin facile pour convertir les générations futures à l'écologie… Où sont passés les rêves de nos jeunes années ? Tout défoncer façon bombe nucléaire dans le pacifique sud pour finir par discuter avec un stupide canard ou un clébard de merde. Oui, je le maintiens, c'est un tremplin pour la jeunesse vers l'écologie. Argh. En plus on ne parle que de ça, d'écologie, et y'a même des cons pour nous dire qu'on en parle pas encore assez dans la campagne présidentielle. Sur, c'est un complot.
Depuis le pacte écologique de Nicolas Sarkozy…heu pardon, Nicolas Hulot, le type qui présente Ushuaia Nature, anciennement Ushuaia tout court, émission sponsorisée par les usines Rhône-Poulenc – c'est beau l'écologie -, et bien l'écologie est au cœur de la campagne, avec l'insécurité, l'immigration, le pouvoir d'achat, l'immigration, l'identité nationale, l'immigration, le problème des retraites, l'immigration, Le Pen, l'immigration, l'eugénisme et l'immigration.
Même si l'autre Nicolas rappelle parfois aux signataires du pacte qu'ils n'ont pas signé à la légère, de l'autre côté, chez les verts, une Dominique Voynet accuse le coup en prétextant que si les verts perdent encore une fois la campagne, ce sera la faute de Hulot, d'un autre côté c'est bien, cette année ils ont une excuse pour perdre. Pauvre Dominique Voynet, elle qui a tant fait pour l'écologie du temps où elle était ministre… Bref l'écologie, c'est déjà quelque chose qui me gonfle en temps normal, mais avec les présidentielles et green-peace qui me harcèle un jour sur deux dans les rues pour en remettre une couche, je décide de répondre violemment, une fois encore. Je fais de la non-écologie mon bite-bite de bataille.
Je lance à mon tour un pacte, le pacte non-écologique.
- Il convient de cesser impérativement de produire des déchets recyclables, pour se concentrer activement sur les matériaux à usage unique. Le recyclage fait perdre des emplois, et il est donc intimement lié aux délocalisations, vu qu'il existe des pays ou utiliser des matériaux à usage unique ne gêne personne, ou polluer librement, comme nous devrions pouvoir le faire en France, c'est autorisé – ou du moins c'est pas interdit - et vu qu'en plus, la main d'œuvre est moins chère, je ne vois pas pourquoi on se ferait chier avec l'écologie quand on parle business.
- Ensuite, le protocole de Kyoto étant plus une grosse boutade qu'autre chose, il est naturel de suivre l'exemple du pays qui nous sert de phare en ces temps de mondialisation, les U.S.A, et de rejeter encore plus de gaz à effet de serre, il faut œuvrer pour le réchauffement climatique, et non contre. Limiter le recours aux énergies renouvelables et accentuer l'extraction de pétrole et de charbon. Plutôt que de laisser des réserves pour plus tard et grappiller quoi, cinquante de plus, autant tout utiliser tout de suite.
- Parlons agriculture maintenant. Il est nécessaire de produire surtout des O.G.M, et d'utiliser le plus possibles de pesticides, d'une part parce que les O.G.M, on peut s'en servir pour nourrir les pays du tiers monde – et tester les effets d'une consommation à long terme sur l'être humain dans l'élan – et parce que jusqu'à présent, c'est pas les écolos qui fument des joints qui vont nourrir la planète. J'estime donc qu'une bande de sales hippies drogués n'ont pas à interdire de braves agriculteurs, des travailleurs, d'utiliser des pesticides. En plus, polluer les nappes phréatiques, c'est amusant et économique, ça évite de réutiliser des pesticides. Je ne vois pas pourquoi ils se plaignent les écolos finalement.
- Le territoire. Partant du principe que c'est pas un court d'eau et deux nénuphars pourris mais une ville, qui permet de loger les gens, je ne vois pas pourquoi il faudrait qu'on préserve des coins natures dont seuls les paysans des patelins paumés jouissent. S'il n'y a pas de nature pour tout le monde, alors il n'y en aura pour personne. C'est ça, la force de la république : l'égalité.
- Concernant le transport, favoriser les transports en commun est une absurdité. L'Homme n'est rien sans sa voiture, il n'y a pas à revenir là dessus. Déjà qu'on doit plus conduire bourré ou défoncé, si en plus on peut plus polluer en conduisant, je vois plus l'intérêt de se déplacer. S'agglutiner dans les bus au colza, quelle joie. Et puis merde, le salon de l'auto ne ressemblera plus à rien sans ses porsche-cayennes et autres énormes bagnoles qui bouffent de l'essence comme moi du chocolat. Et le rêve dans tout ça ? De faire vrombir un moteur énorme et glouton pour filer comme un dingue sur l'autoroute en laissant une traînée de fumée noir et puante ? Le film Mad Max a montré qu'un cataclysme énergétique, c'est l'assurance d'un avenir merveilleux.
- Mettre l'accent sur la recherche d'énergies renouvelables et propres, c'est de la foutaise, on aura tout le temps de chercher plus tard, une fois que les énergies fossiles ne seront plus.
- Mener une politique mondiale tournée vers l'écologie aussi, c'est de la connerie. A l'heure ou l'on tente de limiter les conflits religieux, économiques ou ethniques, je crois qu'on s'en cogne un peu de l'écologie dans le monde. Ajoutons à cela que c'est pas dans un pays pauvre qui tente d'émerger qu'on va faire notre lois pour qu'ils ne polluent pas, nous qui polluons depuis plus d'un siècle, je ne vois pas pourquoi, après s'être autorisés tous les excès, nous interdirions aux autres de faire de même.
J'aime l'argument type, qui consiste à nous faire culpabiliser avec une phrase type du genre « quel monde laisserons nous à nos enfants ? ». D'une part, il faut le souhaiter le gamin, ensuite, je suis un adepte du « chacun sa merde » donc si un morveux vient me voir du haut de mes cinquante/soixante ans, pour me balancer que je n'ai rien fait, que tout est la faute aux anciens, je lui expliquerai que de toute façon à mon époque, c'était déjà foutu, que j'allais pas empêcher le navire de couler en bouchant un trou avec mon doigt, et que si il continue à me casser les burnes je lui colle ma main sur la gueule ! T'as compris petit con ?! Si t'es pas content tu vas parler à ton singe de meeeerde !! AAAAAAh !
En plus avec un peu de chance, je ne serai même plus de ce monde pour voir le désastre, alors imaginez à quel point je me sens concerné.
Alors pour en revenir aux mouflets, arrêtez de leur faire gober que le pouvoir le plus top, c'est parler aux animaux, qu'est ce qu'on s'en branle des animaux, après tout, les plus emmerdés par les maux liés à une mauvaise gestion de notre équilibre planétaire, ce sont bien les bestioles - et les pauvres -et contrairement à ce qu'on fait croire aux mioches, les animaux, et bien ça ne parle pas, c'est con un animal. S'ils étaient aussi intéressant qu'on le fait croire à la nouvelle génération, et bien ils s'adapteraient au mode de vie de l'Homme, comme la vache, le porc, le chwal ou le bœuf. Après tout, aucun animal du salon de l'agriculture n'est en voie d'extinction, et moi, je trouve qu'un animal qui n'entre pas au salon de l'agriculture, ça sert à rien.
Qu'est ce que ça me gonfle l'écologie. Bande de sales hippies.