Tandis que l'étreinte de l'oubli, que la torpeur juvénile de la vallée de l'ombre, de la mort et des larmes, que la puissance de l'inflexible loi divine se font plus fortes, j'attends. Je foule le sable de l'esprit et laisse une empreinte fébrile dans un monde qui souffle pour m'effacer comme on crache sur des bougies pour amnésier l'outrage temporel. Je m‘arrête là, ni juge ni bourreau, ni dieu ni créature, mi-humain tout au plus, espérant que l'immobilisme conservera sous mes pieds enlisés l'entaille de la vie, là où jadis, l'évolution ne faisait qu'y jeter du sel. J'attends. Mes neurones se font l'auditoire temporaire d'un délire d'esthétisme éthylique, je crève dans l'absence, me noie dans le trop plein, fusionne le métaphysique au rationnel, la vie à la mort, le corps à l'esprit, et j'attends. Tandis que l'étreinte de l'ennui, que la torpeur inutile salue l'instant ante-biblique, alors que la puissance érectile mollassonne de l'ego se fait plus forte, j'attends, et je ris. Je ris. Je ris. Parce que c'est la fin. Parce que le voyage vers nulle part se conclue sans fracas ni prétention, parce que l'ombre de l'inutile se marie avec l'appât du néant, parce que la bienséance est un vomitif qui ne me réussit pas et que j'enrage d'être le laxatif d'une peuplade constipée.
Un corps pixellisé s'étale de tout son long, et à mesure que sa belle carcasse déchirée touche le sol, il disparaît, dans un cri sourd qui laisse derrière lui un écho doux-amer. Des mots crus, faisandés, pleins d'une rancœur amicale et d'une tendre violence. On parvient à peine à lire sur les lèvres souillées de ce mort en sursis, mais dans un ultime sursaut de vie, il soupira, de cette même manière qu'on confie un secret libérateur, avec peine et résignation , et cracha cette dernière parole, tel un christ de brocante harassé par la foi stupide et le temps tortionnaire.
Il nous murmure, à vous, à moi, à personne, « Allez au diable, bande de raclures ! » avant de s'éteindre, le sourire au lèvre, ultime vainqueur d'un éternel combat.
Un corps pixellisé s'étale de tout son long, et à mesure que sa belle carcasse déchirée touche le sol, il disparaît, dans un cri sourd qui laisse derrière lui un écho doux-amer. Des mots crus, faisandés, pleins d'une rancœur amicale et d'une tendre violence. On parvient à peine à lire sur les lèvres souillées de ce mort en sursis, mais dans un ultime sursaut de vie, il soupira, de cette même manière qu'on confie un secret libérateur, avec peine et résignation , et cracha cette dernière parole, tel un christ de brocante harassé par la foi stupide et le temps tortionnaire.
Il nous murmure, à vous, à moi, à personne, « Allez au diable, bande de raclures ! » avant de s'éteindre, le sourire au lèvre, ultime vainqueur d'un éternel combat.
Il rit, parce que c'est terminé, et parce que la fin vaut bien le commencement, si ce n'est plus.
J'espère relire cette phrase un jour, en tout cas l'aventure fut joyeuse et acide. Heureux de t'avoir suivi, espèce d'asymptote velue.