Suite à un commentaire de Degraal qui mettait l'index sur un
problème important de notre époque, et la réception de deux ou trois mails
assez explicite sur mon racisme primaire, mails émanant de la patte de lecteurs
anonymes, je m'octroie un petit droit de réponse. Apprêtez vous à lire ici un
message de paix et de mauvaise foi, un message qui vous explique pourquoi un
type comme moi est finalement vachement plus tolérant que ceux qui prétendent
que cette vertu est leur chwal de bataille, ou à défaut, vachement moins con.
Nous vivons dans un monde cruel faisant la part belle aux stéréotypes
racistes en tout genre. C'est regrettable mais c'est comme ça. Bien entendu
on fait le « maximum » pour que ça s'arrange… Ca saute aux
yeux.
Le problème est si présent dans l'esprit de ceux qui en usent comme de ceux
qui le subissent et/ou qui le combattent, que finalement l'intolérance
est parfois jumelle de la tolérance.
Les hardis combattants finissent paranoïaques et quoi qu'ils en disent, préféreraient
ne plus voir aucun étranger qu'on se permettrait de critiquer, plutôt que
de laisser en paix ceux dont les vaines préoccupations de sectarisme
ethnique n'ont jamais traversé l'esprit.
Nous vivons un apartheid des idées, conditionnés que nous sommes par la
trop grande sensibilité de certains, qui j'en suis sûr, ne s'offusqueraient
pas envers des blagues contre les belges ou contre les blondes, qui
constituent une forme de racisme…
Et si ce n'est pas le cas, si vraiment, ils en sont à traquer la petite
bête quand il ne s'agit que d'humour dont on lit entre les lignes un
message de mauvaises intentions qui n'existent pas dans la tête de celui
qui ne compte que faire marrer la galerie, alors ces Don Quichotte
humanistes n'ont, d'une part, aucun humour et sont, d'autre part, de
sacrés paranoïaques.
Ensuite je ne ferais aucune réflexion concernant la définition type
qu'ils donnent au racisme, qui n'est pour eux que la haine raciale du xénophobe
blanc, ce qui traduit une certaine naïveté touchante, endoctrinés qu'ils
sont par la philosophie de bas étage et considérant l'Homme d'origine ethnique
plus exotique que la nôtre, comme ni plus ni moins qu'un bon sauvage, limite
une brave bête qu'on se doit de protéger du haut ne notre magnificence
rayonnante de personne tolérante.
Je considère cela aussi comme étant une forme de racisme que de
victimiser en toutes circonstances quelqu'un sous prétexte qu'il est d'origine X
ou Y.
Le problème du racisme existe, et cette fascinante habitude de crier aux
loups à tous bouts de champs ne fait qu'augmenter la psychose. Si chacun
prenait du bon côté une simple boutade un peu ironique comme ce
qu'elle doit être, et non comme ce qu'un parano frustré voyant le mal
partout comprend, le problème raciste prendrait peut être moins
d'ampleur.
En définitif on prête des intentions étranges à ceux qui ne font aucune
différence entre les Hommes, d'où qu'ils soient, en se basant simplement
sur le fait qu'ils sont tous des cons et que c'est, en général, le
propre de l'Homme.
Faire abstraction des différences pour considérer qu'on peut se foutre
de la gueule de n'importe qui, sans user de prétextes foireux selon
lesquels il existe certaines personnes dont on ne devrait pas se moquer pour se
dégonfler et ne pas assumer ses pensées, c'est bien la plus belle preuve
de tolérance qui soit.
Considérons que tout le monde est avant tout un Homme et un con,
et nous aurons vaincu le racisme, il ne restera ainsi qu'une multitudes
de gens dont on pourra faire la satire sans que l'ombre pesante du problème
raciste ne vienne entacher un humour qui se défend d'être bassement et
uniquement xénophobe.
C'est ça l'avantage quand on n'aime personne, on tolère tout le
monde.
Et puis à force vous commencez à connaître le principe, je dénigre tout,
alors on ne peut pas vraiment dire que je fasse de préférence, si ce n'est en
me posant éternellement en position de supériorité, mais ça, ce n'est pas du
racisme, ce n'est que de l'égocentrisme.
Mercredi 5 juillet 2006 à 21:06
Dimanche 2 juillet 2006 à 21:23
Une petite pensée du jour pour les connards qui montent dans les bus, musique (de merde) à fond, pour en faire profiter tout le monde, comme le permettent ces portables nouvelle génération.
Dimanche 2 juillet 2006 à 15:24
C'est l'être qui conjugue à merveille superficialité, mauvais goût et prétention. Dans son monde merveilleux où tout se doit d'être parfait, lisse et scintillant, où le paraître est une notion plus importante qu'être, le fashion se révèle en tant que spécimen doué de tout sauf d'intelligence.
Adepte des endroits obscures et bruyants, le fashion fait la roue en espérant que la musique à fond et les lumières tamisées combleront son cruel manque d'intérêt.
Amateur de sons électroniques sur fond de basse omniprésente, il danse durant des heures afin de transpirer, les effluves de sueur mêlées à l'odeur de parfum permettant, contre toute attente, d'attirer les membres du sexe opposé.
Le fashion, dans son costume tendance, attend patiemment le week-end ou il pourra claquer son fric dans des bouteilles hors de prix, pensant que pour s'amuser, le meilleur moyen reste de dépenser.
Inconditionnel de la boîte de nuit, il lui est impossible de résister à l'appel de la fièvre du samedi soir, au point qu'on se demande s'il existe autre chose dans sa vie.
Par analogie avec certains animaux marins tel que le thon, le fashion aime la promiscuité dans des lieux clos où il macère durant des heures. Loin de moi l'idée de les comparer avec des pervers profitant d'être accolés les uns aux autres afin de peloter tous les culs qui passeraient à portée de la main…
Le fashion étant bien souvent comme un œuf gobé, une coquille vide et fragile à l'apparence presque parfaite, il misera tout sur son atout majeur, la superficialité. Il gesticule de façon ridicule et obscène, rôdant autour des femelles à proximité, espérant les éblouir par ses goûts vestimentaires qui feraient passer Bozzo le clown pour un type fagoté comme un important P.D.G.
Les codes de conduites qui régissent l'approche mâle/femelle sont d'une simplicité enfantine : Si ça tripote en retour, c'est dans la poche, si ça tourne le dos et fait mine de danser ailleurs, la femelle n'est pas intéressée.
Mais le fashion ne désespère que rarement, sauf lorsque trop ivre pour danser, il commence a peloter homme et femme directement sans autre forme d'approche, il est à ce moment là reconduit au bar par ses amis, ou reconduit vers la sortie par un molosse nommé « videur ».
La traque étant un exercice long et ingrat, il se contentera bien souvent d'une rapide fellation dans sa voiture décapotable, ou parfois, rentrera chez lui bredouille vers les cinq heures du matin le portefeuille vide et les couilles pleines, découvrant aussi que vomir ses nombreux cocktails sur les chaussures à trois cent euros d'une jeune demoiselle en plein milieu de la piste de danse, ce n'est pas la meilleure approche.
Adepte du rose bonbon et des couleurs flashys, du litre de gel sur cheveux gras, et d'une peau aussi lisse que brillante, un troupeau de fashions pourrait sans problème s'immiscer dans une gay pride, si bien qu'il devient difficile de nos jours de faire la différence entre stéréotype homo, hétéro macho à l'ego surdimensionné, et fashion, qui semble être finalement une sorte de chaînon manquant comme une tare de l'évolution, une mauvaise blague de Dieu.
Niveau spiritualité, le fashion reste quelqu'un de primaire, ayant du mal à se détacher de ses croyances païennes. On le voit bien souvent en train de vouer culte à un type portant une couronne étrange et faisant du bruit à l'aide de ses mains et de mystérieux cercles noirs. Parfois, il ne peut s'adresser directement à son dieu, alors le fashion se rabat sur des icônes rectangulaires diffusant le message de leur prophète appelé aussi « D.J ». On ignore encore à l'heure actuelle la signification de ces sons.
Le fashion vit dans l'attente du week-end, où il est luisant, où il est beau, surtout dans l'obscurité. Adepte des expressions à la Brice de Nice, devenant ainsi son propre cliché, le fashion perdra tout l'intérêt qu'il pourrait vaguement susciter lorsqu'il aura épuisé ses sujets de conversation, ce qui prend en général environ cinq minutes. On comprend alors aisément pourquoi ce monde à part est basé sur l'apparence…
Samedi 1er juillet 2006 à 10:58
J'ai comme une envie de chier et de vomir, je commence à transpirer,
et je ne peux pas quitter le P.C des yeux, ce qui semble être le cas de
tout le monde. La tension devient plus palpable encore, lorsque le psy
l'allume sous nos yeux avides.
Encore une fois, chacun est invité à prendre la parole.
C'est Samuel, un jeune trou du cul, qui commence.
« Ben au début j'ai commencé par Counter Strike, Half
Life, et sans m'en rendre compte, au bout de quelques mois après
l'obtention de mon P.C, je passais mes journées sur…w…world of
warcraft… » Samuel se met alors à pleurer, tandis que je
ricane en le traitant de looser, ainsi qu'en ponctuant chacune de ses
interventions par « ‘spèce de drogué ». On m'invite à fermer
ma gueule par une piquouze de tranquillisants, ce que j'espérais,
pour que le gamin continue son histoire déchirante.
« J'allais même plus en cours, alors ma mère m'a confisqué mon
P.C,
- Looser !
- …et rapidement mon entourage m'a tourné le dos…
- Roh le looser !!
- … vu que j'passais mon temps à squatter chez eux pour jouer à world of
warcraft.
- ‘spèce de drogué !
- …Un jour j'ai tenté de voler un ordinateur la nuit au lycée, mais je me suis
fait pincer, et on m'a envoyé ici. » Il éclate à nouveau en sanglots,
puis, tandis que tout le monde applaudit, je le traite encore de looser
et de tarlouze.
Vint ensuite le tour de la grosse moche, dont je n'ai pas souvenir du
prénom, d'ailleurs je m'en fous.
« Moi je….
- T'es grosse, moche et t'es une droguée à l'internet ainsi qu'à l'ordi, on sait.
T'as pas de vie sociale parce que personne ne veux t'approcher, alors t'es
devenue cyber-dépendante et tu t'es mise à passer ta nuit sur les tchats
dans l'espoir de trouver quelqu'un.
- Groumf, taisez vous ! Vous ne connaissez rien de la vie de cette
pauvre femme.
- Mais docteur, il a raison… c'est bien ce que j'allais dire…
- Vous la grosse, on ne vous a pas sonné ! Vous aviez dit ce que vous
aviez à dire, maintenant on l'applaudit, elle se rassoit, et on passe au
suivant ! »
Sous les injonctions agressives du psy, la grosse s'assied et
éclate à son tour en sanglot sous les applaudissements hésitants des
participants. Tandis qu'on m'administrait à nouveau des sédatifs, le dépravé
suivant se préparait à chanter son couplet misérabiliste.
Il porte
un costume de petit comptable, il est mal rasé et porte une alliance.
Sa cravate est toujours aussi mal mise qu'à chaque séance, ainsi, avant même
qu'il ne commence, je l'interromps.
« T'es marié et père de famille, t'as fait fumé ta carte bancaire
en visitant des sites de cul et de zoophile, alors ta femme t'as envoyé ici. »
Comme les deux autres avant lui dans des circonstances similaires, l'homme se
rassied, il pleure un bon coup, on l'applaudit, on me refile à nouveau des tranquillisants.
Le psy commençait à perdre son sang froid.
Le défilé, lui, continue, et à chaque intervenant, je taille
des shorts. Si bien qu'à la fin de la séance, quand vient mon tour,
je suis trop tranquillisé pour parler. Un œil mal exercé pourrait croire
que je dors, mais il n'en est rien : en fait, je trompe l'ennemi.
Et pendant ce temps là tout le monde pleure, le psy fulmine et
annonce la fin de notre séance de groupe.
Lors de la séance suivante, il accélère la cadence, et au lieu de me
demander de parler, il nous dévoile directement l'ultime étape de la
thérapie. Chacun doit éteindre l'ordinateur qui se trouve dans la salle.
Aucun d'entre nous ne s'en sentait le courage, aussi le psy nous
annonça qu'on ne pouvait nous garder plus longtemps, pour des raisons de budget
et de manque de places, et que grâce à mes interventions, la thérapie
s'avéra être un échec cuisant pour chacun d'entre nous. Ce tripatouilleur
de neuronnes signa pour chaque participant une autorisation de sortie,
et alors que je me dirigeai vers la porte nous séparant du monde extérieur, il
m'interpella...
« Vous ne savez certainement toujours pas comment vous vous êtes
retrouvé ici.
- A dire vrai je m'en fiche un peu, par contre si on pouvait me faire une
petite injection de tranquillisants de plus, je recouvrerais peut être la
mémoire. »
Le psy ricane et continue.
« Votre P.C est tombé en panne, et vous passiez tellement de
temps dessus que vous avez été victime d'une crise de manque fulgurante au bout
de quelques heures seulement passées sans pouvoir toucher votre ordinateur. On
suppose, d'après les témoignages de vos voisins, que vous avez eu une violente
dispute avec ce dernier, et voyant qu'il restait sourd et muet à vos menaces,
vous l'avez tué d'un coup de masse. Ivre de douleur et en plein délire, vous
êtes alors sorti nu sous la pluie en brandissant un disque dur, et c'est ainsi
que la police vous a trouvé, avant de vous envoyer ici.
Lorsque vous rentrerez, vous serez revenu au point de départ, et vous
contemplerez les vestiges de vos frasques de drogués en craignant la prochaine
crise de manque ! Hahahahaha ! »
Je me dirige vers la pièce ou se tenait nos séances, et j'éteins le P.C,
devant les yeux ébahis du psy qui s'arrête soudain de rire, me
laissant déclarer d'un ton solennel :
« Voyez vous, ça m'a fait un bien fou de me défouler sur mes
compagnons d'infortune, et ces longues semaines passées loin d'un ordinateur
m'ont permis de me sevrer totalement. Je peux partir l'esprit libre. »
Et sous le regard du psy et du soleil couchant, je ressors dignement de
l'établissement où j'étais retenu, où je fus d'ailleurs réintégré pas
moins de 24 heures plus tard, pour régler un problème de dépendance aux
calmants.
Vendredi 30 juin 2006 à 17:08
Vendredi 30 juin 2006 à 11:39
Quelques malades mentaux plus loin, l'infirmier me conduit à l'intérieur d'un petit bâtiment de deux étages. Une fois entré, je pénètre dans une pièce où se trouvent onze personnes assises sur des chaises disposées en cercle. Je prends place, et un type étrange entre à son tour. Il se présente en tant que psychologue. Je lui demande immédiatement si je peux changer de place avec lui car mon voisin dégage une odeur agréable de W.C de boîte de nuit un samedi soir.
On me demande gentiment de ne pas interrompre le psy.
Chacun des participants est amené à se présenter sommairement, et d'admettre dans l'élan, avoir un problème de dépendance. Le chauve se trouvant à droite du psy commence.
« Jaques, 37 ans, chômeur, et je suis ici parce que j'ai un problème de dépendance et je veux qu'on m'aide. Il s'assied, et vient le tour de sa voisine de droite.
- Géraldine, 47 ans, pute, j'fais des passes pour payer mes doses quotidienne.
- Et vous dépendante, Géraldine ? Lui demanda le psy.
- Heu ouais…
- Voulez vous être aidée ?
- Bah c'est ça ou la taule alors… »
La psy la regarde d'un air aimable. La prostituée comprend.
« Je…j'ai un problème, et je veux qu'on m'aide. »
Et ainsi de suite, chacun des participants se prête au jeu, et après quelques minutes de niaiseries psychologiques entrecoupées de pleurs, je suis le dernier à ne pas avoir prononcé la formule magique. On m'invite à me lever, à ne pas faire d'histoire, et ne surtout pas tenter de mordre à nouveau le psychologue.
« Groumf, 21 ans, emmerdeur.
- Continuez jeune homme.
- Et je n'ai aucun problème, je ne vois pas ce que je fous au milieu de ces enf…
- Modérez vos propos ! Et cessez de nier votre problème. Vous avez tout particulièrement votre place ici. Vous êtes le cas le plus difficile que j'ai à traiter dans ce groupe.
- Ca ne me dit pas ce que je fous ici !
- Comme tous les participants ici présent, vous êtes dépendant. Et dans votre cas, cette dépendance vous a malheureusement conduit à l'irréparable. Mais je ne peux pas vous en dire plus. Nous avons un long travail à effectuer, avant que vous ne soyez capable d'accepter la vérité, étant donné que vous êtes en pleine phase de négation.
- Mais c'est complètement faux !
- Vous voyez, vous continuez à nier. Maintenant asseyez vous ! La séance doit poursuivre. »
On m'invite fermement à me calmer, on fait d'ailleurs entrer plusieurs infirmier pour séparer le psy et moi ; lui, engagé dans une lutte bestiale pour ne pas se faire émasculer, moi, tentant d'émasculer le psy.
On me plaque au sol, et on me pique les fesses. Le temps de la séance, tout me paraît calme, serein, flottant, rose avec de petites fleurs. J'admets sans difficulté mon problème, même si j'en ignore la nature, de toute façon tout est cool, tout est calme, tout est serein. Tout flotte dans l'air, et moi aussi.
Je n'ai pas retenu grand-chose de la séance, si ce n'est que nous en aurons une par semaine en groupe de douze, et une supplémentaire toutes les deux semaines par groupe de six.
Lors des premières séances, nous sommes invités à parler de nos vies, de choses sans importance. Ces réunions sont un cortège de crises de larmes à répétition, et d'interventions d'infirmiers qui me calme à coup de piqûres pour m'empêcher de troubler le bon déroulement de la thérapie.
Deux semaines et bien des piqûres tranquillisantes plus tard, la séance révélation arriva. On allait devoir, en gros, parler ouvertement de notre addiction. A la surprise générale, au milieu de notre cercle de chaises, se trouve une table et sur cette table, en dessous d'un grand drap blanc, on distingue un objet volumineux. Lorsque nous sommes tous installés, le psy prend la parole.
« Aujourd'hui, nous allons passer un cap, mes amis. Aujourd'hui, nous allons relever un grand défi. Vous allez tour à tour parler de vos démons, de votre addiction, en faisant fasse à l'objet de cette addiction. »
Il lève le drap, en dessous se trouve un objet familier, et quelques bribes de souvenirs me reviennent en mémoire, et je comprends que j'ai bel et bien un problème. Lorsque mes yeux se posent sur le mystérieux objet que le psy nous dévoile, je me lève en hurlant :
« Bordel de merde un ordinateur ! Laissez moi le toucher ! Laissez moi le toucheeeeer !!! »
Et je ne suis visiblement pas le seul que cette merveille technologique semble mettre dans un état d'hystérie totale. Je comprends que nous sommes tous plus ou moins cyber-dépendant. C'est d'ailleurs ce moment précis que « Jésus » choisit pour entrer dans la pièce en hurlant que nous serions tous damnés et que nous n'étions qu'une bande d'enculés, avant de se faire à son tour shooter aux calmants. Je n'avais rien fait de spécial, toujours est il qu'on me drogua moi aussi, par mesure de précaution.
Jeudi 29 juin 2006 à 11:19
C'est solidement harnaché sur un brancard qu'on me conduit en des lieux inconnus et pourtant familiers. Je tremble, j'ai chaud et froid en même temps. De cette nuit d'orage je ne conserve qu'un vague souvenir trop flou, et pourtant je sais que j'ai commis l'irréparable.
Les voix sont caverneuses, assourdissantes, j'ignore ce qui se passe, mais cela ne semble pas être de bon augure pour mon modeste matricule, réduit à l'état de prisonnier en proie à l'hystérie la plus démente.
On me place dans une sorte de cellule, et dans mon délire, je comprends néanmoins où je me trouve. Je suis en institut psychiatrique. Je suis chez les dingues.
Dans un premier temps je suis rassuré, ce fait indéniable prouve que je n'ai guère halluciné en voyant un vieillard déféquer non loin de l'entrée, pour ensuite la jeter sur des types ressemblant plus à des morts-vivants qu'autre chose, sans qu'on observe ne serait ce qu'une réaction de leur part.
Mais très vite, je réalise la gravité de la situation et tente en vain de reconstituer le puzzle des événements m'ayant conduit ici. Je finis, malgré les spasmes et la sueur, par m'endormir. Les heures et les jours passent, ou peut être simplement quelques minutes, et je ne saurais dire exactement combien de temps s'est écoulé entre mon arrivée ici, et l'entrée dans ma cellule, de cette infirmière approchant la cinquantaine.
« Qu'est ce que je fous ici bordel de merde ?!
- Calmez vous monsieur Groumf, ou je me verrais dans l'obligation de vous administrer un sédatif.
- Pourquoi est que je suis ficelé comme ça ?
- Vous étiez sujet à une violente crise de manque… Pour votre sécurité nous avons été contraint de vous attacher. »
Elle s'affaire autour de moi, mais je suis obnubilé par ce que je viens d'entendre.
« Une crise de manque ? Mais je ne me drogue pas !
- Niez votre problème tant que vous voudrez, mais cela ne le résoudra pas.
- Mais je ne nie pas mon problème enfin !!!
- Si, d'ailleurs vous venez de recommencer. Vous pouvez mettre la tête dans le sable, cela ne change rien au problème, et ça ne rachètera pas les conséquences de vos actes de violence.
- Les conséquences de mes actes de violence… ?
- La mémoire reviendra petit à petit lors des séances de groupe, monsieur Groumf.
- Des séances de groupe ?
- Vous devez vous reposer maintenant.
- Mais je dors depuis je ne sais quand ! Je n'ai pas sommeil ! Et je veux qu'on me détache.
- Calmez vous et cessez de vous agiter !
- Libère moi pourriture de fonctionnaire à gros cul ! »
C'est alors que sont entrés deux infirmiers plutôt costauds, et alors que je pensais déjà que l'un des deux se préparait à me sodomiser, l'autre piquait mon bras d'une aiguille, avant de m'injecter je ne sais quelle drogue pour me forcer à dormir.
Au petit matin on me réveille. J'ai mal au cul. On s'excuse de m'avoir placé dans l'aile « cube », recueillant uniquement des personnes, pour ainsi dire, tarés. L'aile « Toxico », qui prend en charge les camés, était complète.
On me dit que malgré mes protestations, je nie mon problème plus qu'autre chose, et on me fait savoir que je devrais opter pour une attitude plus constructive afin de laisser les psychologues m'aider à résoudre mon problème de dépendance.
Je sors du bâtiment accompagné d'un molosse infirmier, qui dès que nous croisons un patient, évoque les tares dont il souffre, avec un franc parlé peu médical.
« Lui, on l'appelle Jésus.
- Jésus ?
- Jésus. »
Je pense avant tout à demander pourquoi, mais lorsqu'on le croise, l'infirmier renchérit avec son diagnostique.
« En fait il a tellement touché aux drogues qu'il n'est jamais redescendu de son dernier trip. »
Arrivé à ma hauteur, « Jésus » se met à hurler.
« Vous serez tous damnés, mon père va salement vous niquer vot' gueule ! Confessez vos pêchers et moi, Jésus, je vous conduirai au royaume de Dieu. Confesse toi enculé ! Confesse toi !!!! »
Dix mètres plus loin, « Jésus » croisait un autre patient du centre, Jean-Claude Goupil, qui lui, se prenait pour Mahomet. Il asséna un coup d'un coran qu'il copiait minutieusement sans rien y comprendre, sur le crâne de Jésus, qui s'empressa de mordre les couilles à son agresseur, en lui ordonnant de se repentir.
« Et vous n'avez pas de bouddhistes ici ?
- Si bien sûr, un seul, mais on s'en sert pour remplacer la statue de la fontaine qui se trouve dans le jardin du centre hospitalier. »
Jeudi 22 juin 2006 à 12:21
Il convient de parler de la fête de la musique, puisque c'est un des buts de ce blog que de se faire un plaisir à cracher sur les journées à thème, ou de les encenser lorsqu'il s'agit d'une chouècherie générale telle que la fête de la bière, ou, dans ce cas précis, la fête de la musique.
Honnêtement, je ne sais guère si je dois démolir ou faire l'apologie de cette soirée ou les sons se mêlent, et durant laquelle les amateurs n'ont pas l'impression d'en être tandis que les ivrognes apparaissent exceptionnellement comme des gens normaux même lorsqu'ils chantonnent du Vincent Lagaffe et se cassent la gueule tout les dix mètres. La fête de la musique…mouais.
Que dire qu'on ne sache déjà, à savoir que ce premier jour d'été est un prétexte comme un autre pour s'en mettre plein le cornet et pleins les oreilles, en tout la cas la relation entre alcool et/ou substance illicite apparaît comme limpide, l'état second permettant de mieux apprécier les différentes agressions sonores, ou simplement de ne pas les détester, en restant dans un état de quasi mort cérébrale où tout le monde il est beau tout le monde il est gentil, même s'ils ont plus ou moins tendance à tous vous casser particulièrement les couilles ce jour là.
A croire que certains se sont donnés le mot pour vous pourrir la soirée à tout le temps vous contrarier.
Toujours est il que ce cortège de verre brisé, de drogués, d'odeurs de bouffe infect, d'alcooliques, de sons inaudibles, de cannettes vides, d'amplis saturés mal réglés et de paumés qui viennent vous faire la morale alors qu'ils sont dans un état encore plus lamentable que le vôtre, bref cette foire aux monstres, n'est qu'un vaste cirque annuel dont l'utilité reste encore à prouver.
C'est un jour dans l'année qui permet à tout le monde de se lâcher complètement, pour se lever le lendemain à moitié sourd avec une gueule de bois carabiné, le foi à l'envers, le tout agrémenté d'une haleine de chacal mort depuis trois semaine…et encore je vous parle pas de l'état des chiottes au petit matin…Le jeu en vaut il finalement la chandelle ?
En fait, je ne retiens pas grand-chose de mes déambulations nocturnes, si ce n'est qu'entre deux prises de tête on mange de la bière en cherchant un membre de notre cercle d'amis au milieu de la foule, portable à l'oreille même si l'on entend strictement rien que des informations sommaires ou tronquées sur l'endroit où l'on peut se réunir. Au final, on doit bien passer la moitié de la soirée à faire mumuse à la chasse à l'homme.
Comble de l'ironie, une fois que vous aurez vidé toute votre batterie de téléphone en appelant les autres afin de les ramener vers le troupeau, c'est vous qu'on perdra sans aucun moyen pour vous retrouver.
La fête de la musique pue la bière bon marché et la transpiration, la piquette, la dope, ça sent la frustration, la bêtise, l'angoisse, le coma éthylique… Après tout ce temps je me demande finalement pourquoi j'y mets encore les pieds, puisque chaque année c'est la même chose, j'en garde toujours un très mauvais souvenir, et le pire, c'est que je dis ça, et que l'an prochain j'y retournerai.
J'dois être un peu maso quelque part…d'un autre côté 'faut dire que c'est l'un des rares jours où l'ivresse générale et totale sur la voie publique ainsi que le tapage nocturne sont tolérés par les forces de l'ordre, et un truc pareil, forcément, ça s'arrose.
Lundi 19 juin 2006 à 10:34
La démocratie c'est un beau principe, sur le papier tout du moins, mais tout le monde sait pertinemment que ça ne fonctionne pas, il faut se rendre à l'évidence. Il y a ceux qui gueulent, ceux qui nous la mettent bien profond sans vaseline, ceux qui s'en branlent mais qui la ramènent quand même (leur gueule, pas la vaseline) ceux qui s'investissent dans la vie citoyenne et politique, mais qui, grâce à la démocratie, ne sont pas sûr de pouvoir se faire entendre, car bien qu'en principe, tout le monde a le droit d'émettre un avis, on oublie bien souvent que la démocratie, à défaut d'être la loi du plus fort, est l'avocat des plus nombreux, même si on dit bien souvent qu'être nombreux, ça n'est pas indissociable d'avoir tort.
Ce clivage politique des plus spectaculaire, digne du cirque le plus amateur qui soit, entraîne des affrontements incessants, des périodes de crises, et tout cela s'en ressent sur le pays tout comme sur la manière dont il est géré. Pourtant, nous rêvons tous, je dis bien tous, d'un pays ou tout le monde serait d'accord, ou tout le monde y trouverait son compte, et pourtant ce système existe, bien que dans sa grande ignorance, l'Homme moderne tente toujours d'y mettre un terme après bien souvent l'avoir lui-même mis en place.
Ce système idyllique, c'est la dictature.
D'une part, le dictateur, contrairement à un président plus traditionnel, dispose de tout le temps nécessaire afin d'appliquer ses grands projets, d'une part parce qu'il est en place pour un bon moment en général, et d'autre part, parce que, quoi qu'on en dise, sous la dictature nous sommes tous égaux en ce sens ou chacun est intimement amené à fermer sa gueule. L'insécurité qui semble être au centre de tous les débats depuis quelques années n'en serait que mieux traitée, un système totalitaire étant, jusqu'à preuve du contraire, le plus sécurisé qui soit. Il est impensable que dans une démocratie soit instauré couvre-feu et police à tous les coins de rue...
Le dictateur lui ne se préoccupe guère de sondages et de popularité, il assure son propre culte afin d'éviter un soulèvement des envieux qui souhaiteraient sa place pour mener à bien sa politique, dans l'intérêt du peuple et du pays. Et oui, le dictateur ne recule devant rien, et surtout, il n'a pas peur d'appliquer les mesures qui incombent à sa fonction, en ce sens ou il est plus libre d'agir qu'un gouvernement plus traditionnel. Il n'aurait même pas besoin d'user de forcing ou de discrétion pour faire passer certaines mesures dont la grandeur et la nécessité échappent au citoyen de base.
La principale qualité d'un régime dictatorial, c'est avant tout la notion d'égalité : tout le monde est au même niveau, et malgré les apparences, chacun est libre, dans une certaine mesure. J'entends certains me dire qu'ainsi règne la censure et la terreur, mais ne règne t elle pas déjà en démocratie ? Faudrait savoir ce que vous voulez ! Si pour maintenir une paix fragile au sein d'un état, il faut envoyer quelques contestataires au goulag, je dis que c'est un très faible prix à payer pour répondre à la plus grande exigence d'un peuple : la sécurité.
Renoncer à quelques maigres privilèges, tels que liberté d'opinion, droit de réunion dans les lieux publics, liberté de la presse, droit de vote, son intimité même, pour assurer le plein essor économique de sa patrie, c'est un bien petit sacrifice. Après tout, la liberté ne trouve de sens que sous contrôle.
C'est tout au plus, rendre ce qu'on nous a prêté, car personne n'a assuré, lors de l'instauration d'une démocratie, que ça allait durer.
Moi la dictature, j'adopte ! Si si ! Parce que bon, quand on voit ce qu'on en fait de la liberté, la démocratie et tout le tintouin, je me dis qu'on se fait chier pour pas grand-chose, et puisqu'on ne regrette que ce qu'on a perdu, une dictature efficace serait le meilleur moyen de rappeler à tous que nos droits sont précieux, et surtout, à ne pas négliger…
C'est comme une bonne guerre, ca remet les idées en place, et tuer en masse, n'est ce pas un acte traumatisant qui nous rappelle à tous combien la vie est plus importante que tout ?
Pour faire avancer l'humanité, il faut la traumatiser. L'humanité, c'est un gosse qu'il faut molester un peu chaque jour pour lui faire entrer quelque chose dans le crâne, ou à défaut, l'envoyer à l'armée.
Jeudi 15 juin 2006 à 11:06
Les prières d'un gouvernement sur la corde raide sont exaucées. Villepin, Chirac et consorts, affaiblis par les affaires à scandale et les crises à répétition, attendaient le messie qui détournerait le regard des veaux du train visant à les déporter loin des prochaines présidentielles. Ce messie est rond, il génère un business pharaonique, et tout le monde aura les yeux rivés dessus pendant plus d'un mois. Bien entendu, je parle du ballon de foot. Evidemment, ce stratagème audacieux ne fonctionne guère sans ce type particulier d'individu qui ne vie que pour sa passion, convertissant pour l'occasion jusqu'à ceux qui ont le football en horreur en dehors du mondial. Coupe du monde oblige, je m'intéresse aujourd'hui, aux footeux.
Le footeux, c'est avant tout un être aussi complexe que primaire. Il manifeste un étrange attachement pour les objets ronds, le houblon et les hymnes répétitifs scandés à tue-tête une fois suffisamment ivre pour se moquer du ridicule qu'il dégage.
Coupe du monde et beau temps oblige, sa période de rut est à son apogée, sa libido étant laissée au repos parfois plusieurs mois suivant la diffusion des matchs de foot, décidant quels supporters auront l'immense honneur de copuler pour perpétuer l'espèce.
Il serait impardonnable, de considérer le footeux comme un être grossier et stupide doublé d'un imbécile, car les lois de l'évolution étant ce qu'elles sont, le mammifère susnommé s'est répandu, touchant à peu prêt toutes les couches de la société moderne, bien qu'avec un maillot ridicule et une bière à la main, on ne risque pas d'avoir l'air d'un prix Nobel ou d'un président de la république, et pourtant…
Malgré cela, le footeux n'en demeure pas moins, et c'est là tout le paradoxe, un être simple proche des valeurs ancestrales : la compétition, la joute, l'honneur, la fierté de la tribu, la bière.
Ceci explique certainement pourquoi, à l'approche d'un affrontement footballistique, le supporter se grime aux couleurs de sa tribu, et comme dans tout Astérix qui se respecte, l'affiche promet baston et banquet à la fin, le match débordant parfois hors stade.
On fait bien souvent l'analogie entre racisme primaire et supporters de foot, mais le multiculturalisme du milieu du ballon rond à niveau international prouve le contraire.
Même le plus butor des supporters brandira une photo de Zidane en clamant haut et fort que « même un bougnoule peut réussir en France » -ceci est une parole rapportée-, faisant ainsi du football le meilleur exemple d'intégration des minorités ethniques, si ce n'est le seul réellement ostensible.
On se demande finalement pourquoi on se fait du mouron, puisque pour gérer une crise de banlieue, suffit d'offrir des ballons et construire des stades de foot, ainsi tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes.
La cause est entendue, le racisme n'existe pas chez le footeux. Le hooligan, ou plus généralement, le supporter violent se ruant bras droit levé et batte à la main vers le stade, c'est un mythe, une légende urbaine, un truc inventé pour faire peur aux marmots, comme le Croque-mitaine ou Mickael Jackson.
La morphologie du footeux n'est pas dénuée d'intérêt : des études socio-diététiques montrent en effet que notre sujet d'aujourd'hui est capable de prendre plus de cinq kilos pendant un mondial. Par déduction, on devine aisément son régime alimentaire.
Toujours par soucis de simplicité et de convivialité, et surtout de praticité, le footeux compense les diètes sévères de ses idoles en se gavant de bière, de hot-dogs, pizzas, frites et autres délices raffinés des stands buvettes qui jouxtent les stades.
C'est là, que la ferveur du supporter prend toute son ampleur, ce dernier faisant subir à son corps d'intenses transformations pour soutenir spirituellement son équipe.
Ces dérives psychologiques nous amènent ainsi à la caractéristique la plus splendide du supporter, à savoir le transfert.
On assiste à l'euphorie collective des footeux qui s'attribuent une part de la victoire, soit par des chants barbares du type « On est les champions ! On est les champions… », soit en hurlant plus sobrement « On a gagné ! On a gagné », bien que le mérite d'une victoire revienne uniquement aux onze sportifs jouant sur le terrain.
En bref, si malgré l'engouement qu'éprouve la populace pour ce divertissement de haute qualité intellectuelle, le foot vous laisse encore de marbre, voici quelques conseils judicieux :
Enfermez vous vite chez vous, condamnez les issues, débranchez la télé, la radio et votre P.C, éteignez votre portable, et organisez vos propres fausses obsèques pour faire croire à votre mort, car malgré toutes ces précautions, vous risquez fortement de ne pas couper à l'hystérie générale. Tenez le vous pour dit, pendant plusieurs semaines, il n'y en aura que pour la coupe du monde.
Entre le foot, Rolland Garros et le tour de France qui arrive bientôt, on n'est pas tiré d'affaire pour cet été.
« Que demande le peuple ? Du pain et des jeux. » Comme quoi plus de 2000 ans d'histoire n'enlèvent aucune véracité à cette citation historique…