Résumé des épisodes précédents (histoires de couilles
uniquement) : Groumf, grâce à son plan astucieux, s'est échappé de la
cathédrale après avoir récupéré ses couilles. C'est au nez et à la barbe des
True Rebel'z et du clan des Casquettes, à bord de la R5 tunnée si convoitée par
les deux gangs, que notre héros prend la fuite, en compagnie de Morgoth qui
tient le volant, et Samantha à l'arrière, qui tient compagnie au p.c volé aux
black-metalleux. Bientôt, Groumf sera enfin face à Plaiethore le mage Dada, mais
la route est longue et semée d'embûches.
Nous foncions à toute allure, dans la
R5 tunnée, sur une route déserte censée nous conduire aux portes de la
Mégalopole Indépendante Parisienne. Bien sur, cette traversée ne serait pas
drôle s'il n'y avait aucune embûche.
Le
gang des Bannis s'était rendu compte de la supercherie. Après avoir molesté
Granny une première fois en pensant avoir mis la main sur moi, ils l'ont à nouveau
torturé afin de savoir où je me rendais. Comment puis je en être certain ?
Pour la simple et bonne raison que s'il avait traîné
Granny derrière leurs bécanes
suffisamment longtemps pour qu'il en meure, ils n'auraient pas bénéficié de l'information qu'il leur avait visiblement transmise, à savoir, ma
destination.
Connaissant les
Bannis, ils ne s'étaient pas arrêter à tracter le pauvre
bougre, car même s'il avait été
consentant pour parler, il est évident que ces
maroufles l'auraient torturé quand même, ne serait ce que par plaisir
sadique.
Coligny, le chef des
Bannis, qui portait un masque de
hockey pour l'occasion, beuglait dans un haut parleur qu'il était «
l'aigle de la route », que nous allions salement
morfler, et accessoirement que la femme présente avec nous serait
violée.
Morgoth pied au plancher, ne sourcillait pas, concentré sur la route et sur sa conduite, qui ne permettait à aucun
Bannis de nous doubler. Mieux même, il tamponnait ces
cons montés sur deux roues pour les faire dégager de la route. Lorsque j'ai, par malheur, soumis l'idée de balancer le
p.c à la gueule de ces tordus, on me fit comprendre qu'on préférerait me jeter
moi plutôt que ce pauvre ordinateur sans défense. «
Sers toi plutôt de ça. ».
Samantha me refila un fusil à pompe trouvé sous la
banquette arrière « Et c'est seulement maintenant que tu pense à me le donner ? - Bah il sert à rien, on a pas de munitions, mais puisque tu veux jeter des trucs sur ces andouilles, autant jeter un truc inutile. - Ouais, sauf qu'une heure après notre départ, j'ai mentionné le fait qu'il y avait des cartouches dans la boîte à gant…- Fallait préciser. Vu qu'on avait pas embarqué l'imprimante, je vois pas pourquoi tu te réjouissais de trouver des cartouches. »
La logique de
Samantha m'échappait. Dépité par cette
absurde conversation, usé par les
hurlements de
Coligny qui ne cessait de répéter depuis dix minutes qu'il était « l
'aigle de la route » en riant comme un attardé, fatigué par ces
obstacles qui se mettaient en travers de la réunion physique entre
mes couilles et le reste de ma personne, je chargeai le
fusil, silencieusement et lentement.
A l'instant même où la voiture de
Coligny s'approcha à hauteur de ma vitre
, alors qu'il était encore une fois en train de hurler sa
rengaine, je pointai le fusil d'un geste vif vers son
visage masqué, avant de lui faire sauter le caisson.
Privé de son
chauffeur, la voiture lancée à toute allure se retourna quelques secondes après. Les
Bannis ainsi privés de leur chef, stoppèrent leur course, tandis que nous filions droit devant.
Comme prévu,
la Mégalopole écartait les cuisses pour un autre putain de bande de fêlés.
J'embarquais donc mes deux
acolytes chez
Plaiethore, leur faisant miroiter la possibilité d'utiliser la connexion
Internet du mage dada.
«
Pour vous libérer totalement de vos handicaps actuels :- Si vous n'avez presque plus d'argent ! - Si vous manquez cruellement de quotient intellectuel ! - Si votre amour vous tanne les fesses et vous arrache les ailes ! - Si culture rime pour vous avec torture !- Si vous ne savez ni lire, ni écrire !- Si vous en avez assez de vous croire tolérant !- Si vos fins de mois guident vos pas vers les catacombes !- Si vous sombrez mollement dans le blog-désespoir ! - Si le rap fait vibrer sans répit vos 3 neurones !- Si vous vous dites gothique, si vous êtes plagiaire ou mère de famille au foyer !- Si la solitude vous pèse et que vous êtes fins prêts de vous pendre !- Si vous êtes victime d'attaques épistolaires et que vous êtes dans l'incapacité de vous défendre !- Si la santé de votre hamster de Mongolie du sud est défaillante !- Si jusqu'à ce jour, tout a plus ou moins bien marché pour vous, et que pourtant vous continuez à gémir !- Si après avoir tout essayer, quelque chose ou quelqu'un vous empêche encore de mourir normalement !- S'il vous reste encore un peu d'argent !- Si vous vous sentez victime de la cruauté ambiante !- Si vous êtes (surtout) un voleur de couilles !Un mage hors du commun à votre secours. »
Voilà l'inscription qu'on pouvait lire, clouée
grossièrement sur une vieille porte en bois. Autant dire que
l'extérieur du bâtiment contrastait avec
l'intérieur.
L'immeuble où l'on pouvait trouver
le mage dada était à la limite de tomber en ruine, du moins en
apparence. A l'intérieur, il y avait un long
corridor qui menait à l'ascenseur était d'un blanc
lumineux,
pur, presque
divin, tandis que le sol en
marbre reflétait cet éclat. En levant les yeux vers le plafond, afin de chercher la
source de lumière, je constatai alors qu'il n'y avait guère de
plafond. Juste des boules de lumières semblables à des
étoiles, entre lesquelles dansaient des
arcades électriques. J'étais sur le point de croire à une
hallucination, lorsqu'une
baleine nageant dans ce décor
psychédélique attira mon attention.
«
Heu dites moi… la baleine la au plafond ?- Ouais bah quoi la baleine Groumf ? - Ma vulve a raison, on s'en fout de la baleine ! on veut une connexion internet. »
Nous nous dirigeâmes alors vers
l'ascenseur.
«
Ouais mais quand même… Une baleine. Et… Et elle mange des éléphants munis de longue patte d'araignées. »
L'intérieur de l'ascenseur était aussi
insolite que le reste du couloir.
Pas un seul numéro d'
étage, pas même le moindre
bouton. Les portes se refermèrent, pour se rouvrir aussi sec. Nous sommes enfin dans le bureaux du mage.
Il s'agit d'une
immense pièce, enfin
immense en ce sens où il n'existe aucun
mur, aucun
sol , aucun
plafond, rien que le vide
intersidéral.
Et la
baleine. Encore cette foutue
baleine, avalant des
éléphants. Des
planètes, des
galaxies, des
astéroides, des
baleines.
Ainsi que des mots qui
planaient çà et là. Des
affiches sans queue ni tête.
Voilà pour le décor.
A quelques
mètres ou
années lumières de nous, se tient la madonne brune,
Paracelsia l'extra-lucide, assise derrière un bureau de verre. Derrière elle se trouve
deux portes. Deux portes qui ne semblent donner sur
rien. Juste deux portes closes, sans rien derrière. Intrigué,
Morgoth en fait plusieurs fois le tour.
«
Bonjour, le viens voir Plaiethore, le mage Dada. - Veuillez passer en salle d'attente, la porte à votre droite, et attendez le mage.- Il y a une connexion internet en salle d'attente ?- Bien sur Samantha.- Comment savez vous mon nom ?- Je suis Paracelsia l'extra-lucide, je sais tout. »
Paracelsia ouvre la porte planté dans le vide
intersidéral, qui donne en fait sur une salle d'attente déjà bondée de gens attendant leur entrevue avec
Plaiethore.