Reconnaissable entre mille à sa démarche ridicule, son accoutrement bizarre et sa supériorité numérique (ce qui quelque part est la seule chose qui fasse sa force) la racaille est, à l'instar du loup, un individu de meute ; meute qui, généralement, dépasse allégrement la dizaine d'individus.
La racaille, est avant tout un « méchant ». Son avenir ? Il n'en a aucun. Mais bien entendu, ce n'est en aucune façon de sa faute : au bahut c'était tous des racistes, le système est raciste, les policiers sont racistes, le juge qui l'a condamné lui aussi, un raciste.
L'état français lui aussi est raciste, inhumain même, de l'avoir parqué dans un ghetto minable et insalubre, ou rien ne fonctionne parce que tout est cassé (les interphones et les cages d'escalier sont racistes aussi c'est pour ça qu'ils les défoncent).
La racaille ne trouve d'existence, depuis sa plus tendre enfance, que dans le phénomène de bande, syndrome certainement imputable à une écoute massive de mauvais rap (comme s'il pouvait en exister du bon).
La racaille n'a vu en effet depuis son plus jeune age, que des clip de rap ou des mastards gonflés au amphétamines se prenaient pour des caïds en fumant des gros pétards pendant qu'un harem de femme toute plus dévêtues les unes que les autres tentent de s'attirer les faveurs du rappeur.
Le rêve de la racaille : une grosse Ferrari, du pognon à tout va, du shit à gogo, et pleins de nanas pas farouches (voir salopes)
Il est bien évident qu'à force de rêver, il a décroché très tôt du système scolaire, et quand à seize ans, après avoir été renvoyé de tout les établissements pour violences et dégradations diverses, on lui proposa un C.A.P récurreur de chiotte ou toiletteur pour sol de hall de gare, nous pouvions entendre dans son petit cœur s'envoler billets, grosses voitures et harem…
La scolarité lui à briser son rêve, d'où sa profonde haine du système.
Il est évident que pour intéresser ce type particulier de jeunes, il aurait fallut remplacer les cours de flûte par des cours de rap, les travaux manuels par un apprentissage minutieux de la meilleure façon de couper, cramer et consommer du cannabis, l'E.P.S par du hip hop et supprimer les autres cours.
La solution, dans l'esprit de la racaille, c'est devenir un caïd. D'ailleurs à les entendre, ce sont tous des caïds qui dealent à longueur de journée des kilos de shit, et quand ils ne dealent pas, il zonent, pour protéger leur territoire, envahir de nouveaux territoires, ou simplement aller s'acheter des fringues laid et hors de prix (pauvre petit enfant du ghetto aux baskets à 300 euros, pauvre petit enfant du ghetto avec un Lacoste sur le dos…)
C'est là que le comportement de la racaille prend toute son ampleur. Il n'est pas la pour se faire des amis, il est là pour s'imposer. Accompagné de sa meute d'une dizaine d'individus, la racaille prend tout l'espace nécessaire sur un trottoir afin d'écarter les « autres »
Ils avancent, matent, bousculent et attendent l'instant inespéré ou quelqu'un qui s'en fout ou qui n'à pas fait attention bousculera l'un d'entre eux.
La technique qui s'en suit est la même partout : des insultes, provocation, encerclement de la victime, et dès qu'un membre de la meute donne un coup, les autres fondent sur la malheureuse victime pour se battre à la loyale à dix contre un.
C'est d'ailleurs le comportement révélateur du semblant d'intelligence de la racaille.
Il n'ira guère se mesurer seul contre plusieurs autres individus, et s'il est entouré, il aura plus de réticences à se prendre la tête avec une autre meute plus imposante par le nombre.
La racaille sait donc compter, à défaut de savoir lire et écrire…mais c'est toujours ça.
La racaille s'exprime dans un langage incompréhensible, peu structuré et bardé d'expressions mêlant argot, verlan et dialectes de différents pays. Pour le non-initié, tout ceci n'a aucun sens : pour le sociologue de l'absurde tout ceci a bien entendu un sens.
Les mots d'argot sont censés nous indiquer son lieu de résidence, sa région, le verlan nous indique que…en fait c'est juste là pour faire caïd…et les expressions empruntées aux langues étrangères, suivant les cas, nous indiquent ses origines. On pense tout de suite à la communication entre homme et femme, déjà difficile, mais pas de soucis : la racaille a son équivalent. Je ne parle bien sur pas de ces hybrides sans féminité, fringuées comme des mecs depuis qu'elles ont testé contre leur gré les affres de la tournante dans une cave humide d'un HLM… non moi je parle de la pouf'.
La pouf' est à l'image de la racaille, ou de à l'image de la femme qu'il désire : conne, sans culture, grossière, un corps affriolant et une tenue à la limite du vulgaire. Bref vous les mettez une nuit à pigale vous les perdriez facilement parmi les prostituées tant la ressemblance est frappante.
Et inversement : la racaille est à l'image de ce que cherche la pouf : Un bon gros blaireaux macho qui se la pète…comme quoi le monde est bien fait.
La racaille, dont le regard est censé dire « j' suis un dominant, j' suis un ouf, j' suis un dangereux !!!! » contraste avec son discours de pauvre petit malheureux qu'on oblige a vivre dans un endroit violent, en proie à toute les tentations et toutes les bassesses. C'est bien entendu plus facile de mettre ça sur le dos du système et d'un pays merdique que d'accepter l'évidence, que d'accepter qu'ils n'ont aucune personnalité ni aucune volonté pour résister et s'en sortir autrement.
Ce à quoi il répondra qu'on ne lui a pas laissé sa chance, que le monde est mal fait et qu'on le regarde de travers parce qu'il s'appelle Mouhamed.
C'est qu'il tenterait presque de nous émouvoir, le killer avec un grand cœur, mais faudrait savoir mon jeune ami : t'es un dur ou une tapette ?
Ce qu'il ne comprend pas, c'est que les gens le regardent de travers parce que lui aussi les regarde de travers, parce qu'il se donne un genre de Bruce Lee des ghettos, parce qu'il passe son temps à casser les couilles à tout le monde, et surtout, parce que c'est un bien bel exemple de connerie à l'état brut.
Il est bien entendu évident, que tous ne sont pas le petit con d'origine maghrébine qu'on imagine lorsqu'on parle des racailles. (mage que les médias adorent : le stéréotype c'est racolleur)
Il existe le même type d'individu (qu'il soit de la banlieue ou des quartier moins craignos) chez les jeunes clairements européens ; le pauvre petit en mal de sensations cherchant à intégrer une image forte de gros dur, pensant naïvement qu'en se déguisant comme eux, ils cesseront de lui taper dessus.
Parfois, le délire identitaire va jusqu'à le convaincre qu'il est, lui aussi, victime du racisme. Conforté dans cette idée par le regard des autres qu'il existe bel et bien une différence entre lui et le reste de l'humanité, il apparaît alors clairement que le regard que porte la populasse sur la racaille n'est en aucun cas motivé par une quelconque opinion raciste, mais simplement par la consternation de voir un type dont la vie semble vouée à la médiocrité et la connerie…