Mon dernier article ayant déchaîné les passions, en particulier chez les plus frénétiques commentateurs sévissant sur mon blog, certains se seront peut être étonnés de ne pas me voir prendre part au débat. La première des raisons et que, comme tout bon palmé qui se respecte, je suis une feignasse de première catégorie, et voyant le nombre de commentaires auxquels il fallait répondre, une flemme d’une rare intensité s’empara de moi. L’autre raison et que je n’avais pas vraiment envie de participer à un débat que je n’ai pas lancé, quoi qu’on en pense, avec mon article. Car l‘œil averti aura remarqué assez vite que mon texte était tout sauf objectif. Il s‘agissait d‘une sorte de cri du cœur (
ou d‘autres parties de mon anatomie moins sympathiques), et n‘invitait pas vraiment à l‘argumentation, puisqu‘il n‘y en a aucune au départ. On comprend difficilement comment on peut être en accord total avec mes propos (
ou en désaccord), puisque c‘est avant tout l‘expression d‘un ras le chibre personnel.
Enfin, participer au débat serait revenu à répéter ma conclusion (
Massacrons les tous !). Je ne discute pas les goûts et les couleurs, même si je considère qu‘il en va de notre devoir de le faire de temps à autres, quand les goûts en question entendent baisser le niveau tout en faisant main basse sur le lectorat pour leur faire bouffer de la merde. Au fond, je ne discute pas les goûts des lecteurs, mais je m’insurge contre une pieuvre fallacieuse qui fait la promotion de la pauvreté artistique parce que c’est plus accessible aux buses. Ces nuées de cons adorateurs du rien ne sont pas responsables, d’un certain côté, car rares sont ceux qui tentent de s’élever au dessus du cloaque qui les vit naître pour s’intéresser à autre chose. Le blâme revient à ceux qui exploitent ce manque de goût, ces dessineux du pauvre dont j’ai parlé précédemment, qui s’enlisent chaque jour un peu plus de le marasme anticréatif le plus total. C’est eux, qu’ils faut tondre et lapider à coups de figues, car ils sont les instigateurs du crétinisme de masse, les Mengele du dessin.
Deux lecteurs en particulier soulevaient le point selon lequel, d’une part, la faute de cette surproduction incombait aux possibilités immenses qu’offraient l’internet en matière de diffusion de contenu, d’autre part, la capacité surnaturelle d’internet de révéler certains talents à côté desquels on ne saurait passer sous peine de se faire émasculer en place publique et donc, de ce fait, internet n’est pas tant à mettre en cause (
Toute façon tout ça, c’est la faute à ‘toshop). Ils ont raison tout les deux. D’une certaine façon, on ne saurait mettre au pilori internet, qui nous permet de disserter longuement sur des sujets aussi passionnants mais quand même, laisser un tel outil la portée de peuplades primitives et de bouseux qui confondent une feuille canson et du P.Q, c’est un non-sens. Cela dit, sans internet, nous passerions en effet à côté de bon nombre d’artistes talentueux, et ceci dans bien des domaines. Un mal pour un bien en somme. Alors le pourquoi du comment de cet article, qui aura finalement échappé à pas mal de monde, n’était pas de définir ce qui est bon et ce qui ne l’est pas, mais de cracher avec la véhémence qu’on me connaît, juste pour le plaisir, sur une clique de bande-flaques du crayon. Bien sûr, il était aussi appréciable de dénoncer un phénomène de mode grotesque qui uniformise les blogs B.D. Qu’on ne me blâme pas de mettre en évidence les étiquettes que ces ersatz d’auteurs se collent eux même par un manque flagrant de d’idée, de talent ET d’originalité. Une personne talentueuse, quelque soit son style, qu’on aime ou pas, dégage quelque chose qu’on ne saurait décrire (
Et ne perd pas de temps à dessiner des merdes simplistes qu’on oubliera si tôt la page refermée, noyé sous un millier de copie conforme toutes aussi laides et puériles les unes que les autres).
Bons nombres d’auteurs (
Obscurs ou reconnus) n’ont pas forcément un trait de maître… Leur talent se trouve dans la narration, le scénario, les dialogues. Mais les résidus de pine dégoulinants le long des couilles disgracieuses de ‘toshop, qu’ont-ils à nous proposer ? Rien. Désespérément rien. Et oui, les logiciel de graphisme c’est bien joli, mais ça n’aide pas pondre un scénar’ qui tienne la route. Et c’est là, qu’on réalise que leur « art » n’est que de la poudre aux yeux. On comprend pourquoi, tel le vendeur à l’étalage qui écoule son stock de marchandises inchangées en hurlant qu’il est frais son poisson, le dessineux nous poste son dessin cinq ou six fois pour nous montrer comme il gère bien ses outils… Il nous abreuve et nous noie dans ses navrantes caracolades en espérant nous faire oublier qu’il n’a à nous offrir que du réchauffé. Et quand il n’est pas adepte de cette technique, il nous narre son quotidien pathétique auquel il se sent obligé d’ajouter une pointe d‘humour que les plus grands élèves de fonds de classes de CM1 ne lui envieraient pas, et cette vie ainsi dévoilée nous amène souvent au triste constant suivant : En plus d’être des sous amibes vaguement artistes, ils révèlent par leur trépidantes (
Hem hem) aventures, qu’ils ne sont que d’infâmes crétins qu’on giflerait bien volontiers tellement il sont cons. Obéissant au phénomène du blog B.D consistant à raconter sa vie, le bloggeur de base n’a encore une fois pas pigé ce qui fait la qualité d’un blog B.D qui mérite qu’on s’y attarde.
Et que dire de ceux qui tentent maladroitement d’échafauder un projet plus ambitieux ? Vous savez, ceux qui nous postent des planches bâclés parce que le scénario a demandé teeeeeellement de temps… Ce genre de personne qui vous pond une planche par tranche de cinq minutes, et qui vous tape quinze lignes pour vous expliquer la suite de l’histoire, et qu’il faut bien faire attention au personnage secondaire qui apparaît case trois (
Lequel connasse ? Il se ressemble tous tes personnages de merde avec leurs globes oculaires proéminents façon "Sailor-Moon s’est fait ventouser les yeux !"), parce qu’il va avoir un rôle déterminant dans la suite du récit, même si de son propre aveux, l’auteur ne sait pas encore lequel… Ca sent la trame en béton ça !
Trait hésitant, surexploitation d’un outil de retouche (
Un outil informatique ne sera jamais un outil de création, bande de moules. La technique et l‘outil, ça ne fait pas le talent), scénario bancal ou inexistant, humour facile et décrépi qui permet de poster plus en se creusant moins le ciboulot pour atteindre un publique large et inconscient de ce à quoi il apporte son soutient, explosion des techniques permettant la diffusion de contenu et la dépendance psychologique qu’elle entraîne, le dessineux de base est avant tout une pauvre larve sans intérêt qui cherche surtout à se faire juter l’ego face à un publique conciliant qui, si on lui filait de la merde à bouffer, en redemanderait sûrement, juste pour qu’on lui accorde un peu d’attention en retour de son amabilité. Perdu entre une bande toujours croissante de lèche-culs qui sont légion sur le net et la haute estime de soi toute naturelle qui en découle pour un esprit faible qui rencontre un succès tout relatif sur son blog, le dessineux n’évolue pas, ne se renouvelle pas, parce que comme le disent tous ces peigne-culs «
J’adore ce que tu fais, CONTINUE COMME CA ! ».
En clair, te renouvelle pas, n’évolue pas, fais de la merde, t’es bon qu’à ça.